La crise au Sahel nous rappelle chaque jour l’importance de l’aide apportée par les ONG en cas d’urgence. Mais celle-ci nécessite, pour une action rapide et durable,  un engagement économique et de coordination de la part des pays les plus riches du monde.

Le Secours Islamique France est présent au Sahel, plus particulièrement au Tchad, sur des programmes d’accès à l’eau potable et de sécurité alimentaire. En effet, ce pays comme tous ceux situés à l’Est du Sahel, est victime d’une grave crise alimentaire provoquée par une sécheresse accrue depuis plusieurs mois, sécheresse récurrente d’une année à l’autre.

Celle-ci a des répercussions importantes sur les récoltes agricoles, chute de 34% et de fait sur le prix des denrées alimentaires de base, augmentation de celles-ci depuis 2007, ayant pour conséquences des risques de malnutrition aigüe pour les enfants de moins de cinq ans, un important exode de populations, etc. Pour le Tchad, c’est 2 millions de personnes qui sont directement touchées.

Malgré les réponses à l’urgence apportées par les ONG internationales, l’aide au niveau mondiale reste insuffisante. L’accroissement financier de l’aide et une meilleure coordination de celle-ci sont des facteurs primordiaux pour espérer atteindre des résultats concrets et durables.

Ainsi le SIF saisit toutes les occasions pour témoigner de la situation au Sahel et interpeller les pouvoirs publics à différents niveaux sur la réalité et l’urgence de la crise alimentaire au Tchad, aux cotés des autres  ONG internationales.

Nous demandons que les gouvernements des principaux pays pourvoyeurs d’aide mettent tout en œuvre pour :

-  Reconnaître la gravité de cette crise et renforcer sa visibilité pour débloquer l’aide

-  Coordonner l’aide apportée

-  Réfléchir à des solutions durables pour prévenir ce type de crise

-  S’assurer que l’aide apportée est adéquate et durable pour le public mère/enfant en particulier

De plus, en tant que membre de Coordination SUD, le Secours Islamique France s’est associé à la rédaction du document de position « Proposition des ONG françaises » en vue du G8/G20[1] de juin 2010 tenu au Canada, pour rappeler aux dirigeants des pays les plus riches les « belles » promesses réalisables qu’ils se sont engagés de tenir (Document téléchargeable sur cette page).

En effet, il y a un an les représentants du G8 s’étaient engagés, lors du Sommet à l’Aquila, d’ «augmenter substantiellement l’aide à l’agriculture et à la sécurité alimentaire ». Plus concrètement  ils avaient décidé d’octroyer 22 milliards de dollars sur une période de 3 ans au soutien d’une « stratégie coordonnée et globale orientée vers le développement d’une agriculture durable ». Particulièrement, la France s’était engagée à consacrée 1,5 milliard d’euros pour la sécurité alimentaire.

Un an plus tard, force est de constater que seulement 6,7 milliards ont été décaissés, dont  500 millions pour la France sur la somme promise. Pourtant, à les écouter, « si le G8 ne s’attaque pas aux problèmes les plus difficiles du monde, personne d’autre ne le fera. Permettez-moi de le répéter : la responsabilisation est essentielle. Nous devons donner suite à nos initiatives et tenir nos engagements.», tente d’intimer Stephen Harper - le Premier Ministre Canadien -  à ses partenaires, nous pouvons garder espoir… Pourtant  l’aide global du G8 stagne et chaque année chaque nouvelle initiative prise par les 8 n’est que promesse vaine !

Nous ne resterons ni sourd ni aveugle face à la crise qui sévit au Sahel et nous mettrons tout en œuvre pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise !

Propositions des ONG françaises, cliquez ici.