En mai dernier, onze jours de bombardement avaient provoqué la mort de 240 personnes à Gaza, dont plus de 60 enfants, et plus de 1500 personnes avaient été blessées. Des milliers de maisons et d’infrastructures avaient été détruites. Sur place, le SIF avait apporté de l’aide d’urgence à environ 12 600 personnes. Du début des hostilités jusqu’aux distributions, plongée au cœur de l’intervention de SIF à l’occasion de la journée mondiale des ONG du 27 février 2022.

Du don à l’action, il n’y a parfois que quelques jours, voire une poignée d’heures. À notre époque, les crises humanitaires se multiplient et surviennent sans prévenir. En tant qu’ONG de solidarité internationale, le SIF s’est organisé de façon à pouvoir être le plus réactif possible pour soutenir les populations touchées. C’était le cas au mois de mai 2021, quand nos équipes sont intervenues en urgence en Palestine dans la foulée de nouveaux bombardements.

Retour en arrière. Dans la nuit du 10 au 11 mai, la bande de Gaza est réveillée par une intense série de bombardements, qui perdurent jusqu'à l'aube. Au petit matin, à 3 300 km du conflit, les équipes du Secours Islamique France (SIF) arrivent au siège de Massy (Essonne) et s’inquiètent en prenant connaissance de l’actualité.

Basée à Gaza depuis 2008, notre ONG connaît très bien le contexte et les enjeux : nous y menons de nombreux projets sur le long terme, et sommes intervenus à plusieurs reprises lors de précédentes crises. Sur place, le SIF peut s’appuyer sur les compétences d’une équipe de plus de 50 collaborateurs, dont Adel K., le chef du Bureau du SIF à Gaza.

C’est d’ailleurs Adel K. que Maria F., Responsable du Desk Proche-Orient, Maghreb, Asie (POMA) du SIF à Massy, tente de contacter rapidement. Le joindre est difficile, les bombes ont endommagé les infrastructures de télécommunication à Gaza. Maria F. explique :

« Le premier réflexe, c’est de contacter nos équipes, et de s’assurer que tout va bien. Ce n’est pas simple, comme pour la population locale, le coup est très dur pour les collaborateurs, ils sont dans le stress. A ce stade, le SIF est très attentif : pour intervenir, il faut d'abord assurer la sécurité de nos staff et bénéficiaires. On ne peut pas risquer la vie de nos équipes, et créer des regroupements de bénéficiaires les mettrait en danger… »

Dès le début des bombardements en Palestine, Maria F., Responsable du Desk POMA au siège du SIF

Basé à Gaza (Palestine) avec ses équipes, le chef du bureau local du SIF a témoigné sur la radio RTL lors des bombardements

Grâce à votre générosité, les dons affluent, symboles de votre engagement à nos côtés et aux côtés des populations touchées : le SIF est donc prêt à enclencher le processus à la moindre accalmie. Ce moment arrive enfin le matin du 21 mai, jour de la signature d’un cessez-le-feu après onze jours d’hostilités. Une période sombre, marquée par la mort de 240 civils, et un bilan de plus de 1500 personnes blessées.

Les bombardements de mai 2021 sur Gaza ont provoqué d’immenses dégâts, laissant des milliers de personnes sans-abri

Sur place, nos équipes constatent les dégâts de leurs yeux et procèdent à des évaluations auprès des personnes touchées par les bombardements. À plusieurs reprises, elles se rendent dans les écoles aménagées par l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) : des milliers de familles y ont trouvé refuge après avoir tout perdu du jour au lendemain. Les informations sont communiquées au siège en temps réel. Maria F. se remémore :

« Au cours des bombardements à Gaza, d’innombrables maisons ont été détruites, les civils ont dû fuir, il y avait énormément de déplacés internes. Pour plus d’efficacité encore, le SIF s’est coordonné avec l’UNRWA et des organisations locales partenaires. Les besoins spécifiques des personnes touchées par le conflit ont été évaluées précisément pour adapter l’aide en fonction du profil des bénéficiaires, tels que les familles nombreuses, les personnes âgées ou en situation de handicap. »

A Gaza, les équipes du SIF organisent en mai 2021 l’acheminement de l’aide en faveur des personnes touchées par les bombardements

Quarante-huit heures après le cessez-le-feu, les distributions débutent en faveur de près de 12 600 personnes extrêmement fragilisées. Des colis alimentaires leur sont donnés, ainsi que des kits de cuisine, des kits d’hygiène, des kits de mise à l’abri d’urgence et des couvertures. Le SIF se tourne déjà vers l’avenir, et travaille avec des commerçants locaux pour reconstituer des stocks de secours : malgré le cessez-le-feu, la situation en Palestine reste instable, l’anticipation est capitale.

Le SIF a pu apporter de l’aide d’urgence à 12 600 personnes vulnérables à Gaza suite aux bombardements

Le SIF ne se limite d’ailleurs pas aux distributions. Les évaluations de nos équipes ont décelé que les pêcheurs ont été particulièrement impactés par les hostilités. Le matériel d’une grande partie d’entre eux a été détruit, balayant leurs perspectives de revenus. Le SIF a donc mis en place une action d’aide financière pour les soutenir dans leurs besoins fondamentaux immédiats, mais aussi relancer leur activité au plus vite. Après l’urgence (re)viennent les nombreux projets sur le long terme menés en Palestine par le SIF, tout aussi indispensables, tels que le traitement et recyclage des eaux usées…

À Gaza, le SIF a installé 300 stations de traitement et de recyclage des eaux usées, un projet sur le long terme