CRISE EN PALESTINE
 Aide et Action Humanitaire en Cisjordanie

Malgré une situation très tendue,
le Secours Islamique France maintient ses projets

Jour après jour, les répercussions du violent conflit de Gaza sont de plus en plus fortes en Cisjordanie. Des tensions s’accompagnent d’une inflation très forte, ainsi que d’une hausse de la pauvreté. C’est donc dans un contexte très instable que les équipes du SIF basées en Cisjordanie s’adaptent pour poursuivre leurs projets humanitaires, notamment de sécurité alimentaire et de protection de l'enfance.

Basées en Cisjordanie depuis 2010 dans les villes de Ramallah, Salfit, Jérusalem-Est, Naplouse, Tubas, Jénine, Hebron et Bethléem, les équipes du Secours Islamique France (SIF) nous ont fait part de leurs vives inquiétudes. Alors que la guerre à Gaza est entrée dans son onzième mois, chaque jour qui passe leur fait craindre un peu plus de connaître le même sort que la population gazaouie, où le SIF continue de mener des actions d’urgence d’aide alimentaire et d’accès à l’eau potable

En effet, la Cisjordanie connaît de très vives tensions et fait l’objet parfois même de bombardements. Les membres de notre staff se sentent de plus en plus en danger, tant l’insécurité y est désormais très élevéeTout autour d’eux, il y a des destructions et des mortsDes victimes civiles, le Ministère palestinien de la Santé en a comptabilité au moins 662 depuis le début du conflit à Gaza, en octobre, dont 110 enfants. Dans le même temps, l’agence onusienne OCHA évoque plus de 700 attaques ayant touché des civils, et plus de 1 200 Palestiniens déplacés en Cisjordanie.
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En Cisjordanie, la crise qui touche Gaza a des répercussions de plus en plus fortes pour la population, à commencer par les enfants

En Cisjordanie, « la population est en souffrance », explique un membre de l’équipe du SIF

C’est donc dans un contexte instable que nos équipes poursuivent leur mission humanitaire. En Cisjordanie, le SIF accompagne notamment 420 agriculteurs de Palestine sur le long terme : en collaboration avec l'Agence Française de Développement (AFD) notre ONG les aide à développer leurs exploitations et leurs rendements selon les meilleurs standards internationaux. Ce projet leur permet d’augmenter leurs revenus de façon très significative, et améliore la sécurité alimentaire communautaire grâce à des produits de meilleure qualité.

Le SIF prend également en charge 668 orphelines et orphelins dans le cadre de son programme de parrainage. Ces enfants et leurs familles ont reçu des vêtements neufs et des kits scolaires en guise de cadeaux de l’Aïd Al Fitr, marquant la fin de Ramadan, période où nous avons également déployé une importante aide alimentaire.

Plus de 7 000 personnes en détresse en ont bénéficié, via des coupons à échanger contre des denrées chez des commerçants partenaires : c’est une façon de laisser les bénéficiaires choisir selon leurs besoins les plus urgents, tout en soutenant l’économie locale. En outre, des milliers de colis de denrées ont été distribués à l’occasion de l’Aïd Al Adha 2024, en juin prochain. La logique a été la même, la viande a été achetée en Palestine par le SIF. Des actions très importantes, souligne l’un des membres de notre équipe locale, qui précise : 

« Les situations économique et sociale sont très difficiles. Depuis le début de la crise à Gaza, les prix, le chômage et la pauvreté ont explosé en Cisjordanie. Désormais, les gens se concentrent sur l’essentiel, c’est-à-dire essayer de se nourrir correctement… »

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Pendant Ramadan, le SIF a apporté du soutien alimentaire à plus de 7 000 personnes dans le besoin, en Cisjordanie, et déploiera d'autres distributions pendant Aïd El Kébir

Inflation, économie en berne, pauvreté et chômage en hausse, insécurité…

Les propos alarmistes du membre de notre équipe se vérifient dans les faits : début septembre, les Nations Unies ont pointé une "dévastation" de l'économie palestinienne qui touche autant Gaza que la Cisjordanie, et évoqué une "ampleur stupéfiante". Des difficultés confirmées par notre staff de la mission Cisjordanie :  

« Ici, en Palestine, la population de Cisjordanie est en souffrance. Les gens ne peuvent plus payer leurs loyers, ou encore leurs factures, et concentrent le peu de ressources qu’ils ont dans l’achat de denrées alimentaires. La consommation globale a chuté, ce qui crée un cercle vicieux : des entreprises et des commerces font faillite, encore plus de personnes perdent leurs emplois, etc… »

Le SIF adapte ses actions pour continuer d’agir en Cisjordanie

Les besoins sont donc très importants, d’où la nécessité pour les équipes du SIF de ne pas abandonner leurs actions malgré les difficultés. Par exemple, un membre de notre staff local explique qu’aller soutenir des bénéficiaires à Naplouse en partant de Ramallah le mardi 23 avril lui a pris 5 heures de temps, alors qu’il n’y a que 120 km : il a dû patienter à 7 check-points

Le Secours Islamique France parvient à maintenir l’intégralité de ses projets humanitaires à travers la Cisjordanie et il va continuer à le faire, malgré les difficultés de circulation et de déplacement. Ainsi, les équipes essayent d’adapter les itinéraires, parfois aussi en décalant ou en déplaçant les actions, quand les tensions sont trop vives, pour ne pas mettre les personnes aidées en danger. Et, dans le programme de parrainage d’orphelins, le SIF renforce les actions de soutien psycho-social pour les enfants : les jeunes et leurs familles en ont vraiment besoin.

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En Cisjordanie, le SIF intensifie grâce aux dons les activités de soutien psychosocial pour les enfants pris en charge dans son programme de parrainage d’orphelins

Crise en Palestine : « Les signaux sont négatifs en Cisjordanie, mais si on abandonne, que deviendront nos bénéficiaires ? » s’interroge un membre de l'équipe du SIF

Touchée moralement et fatiguée comme toute l’équipe du SIF, notre collègue puise dans ses ressources les plus profondes, et ne s’imagine pas abandonner la mission humanitaire qu'elle mène au quotidien en Palestine. Elle conclut :      

« C’est très difficile pour nous tous. Nous avons tous de la famille et des amis à Gaza. Moi, j’ai perdu mon frère, tué dans un bombardement, quand qu’il essayait de secourir quelqu’un sous les décombres. On craint que la situation se dégrade encore en Cisjordanie, les signaux sont vraiment négatifs. Mais on s’accroche pour continuer à faire notre travail d’humanitaires : si nous abandonnons, que deviendront nos bénéficiaires ? Qui les aidera ? C’est impensable ! »

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Le SIF continue d’agir sur le long terme en Cisjordanie, en dépit d’un contexte de plus en plus difficile, conséquence de la crise à Gaza

Si le SIF est en capacité d’agir, c’est grâce à vous.