CRISE EN PALESTINE
Aide et Action Humanitaire en Cisjordanie
Malgré une situation très tendue,
le Secours Islamique France maintient ses projets
Jour après jour, les répercussions du violent conflit de Gaza sont de plus en plus fortes en Cisjordanie. Des tensions s’accompagnent d’une inflation très forte, ainsi que d’une hausse de la pauvreté. C’est donc dans un contexte très instable que les équipes du SIF basées en Cisjordanie s’adaptent pour poursuivre leurs projets humanitaires, notamment de sécurité alimentaire et de protection de l'enfance.
En effet, la Cisjordanie connaît de très vives tensions et fait l’objet parfois même de bombardements. Les membres de notre staff se sentent de plus en plus en danger, tant l’insécurité y est désormais très élevée. Tout autour d’eux, il y a des destructions et des morts. Des victimes civiles, le Ministère palestinien de la Santé en a comptabilité au moins 662 depuis le début du conflit à Gaza, en octobre, dont 110 enfants. Dans le même temps, l’agence onusienne OCHA évoque plus de 700 attaques ayant touché des civils, et plus de 1 200 Palestiniens déplacés en Cisjordanie.
En Cisjordanie, la crise qui touche Gaza a des répercussions de plus en plus fortes pour la population, à commencer par les enfants
En Cisjordanie, « la population est en souffrance », explique un membre de l’équipe du SIF
« Les situations économique et sociale sont très difficiles. Depuis le début de la crise à Gaza, les prix, le chômage et la pauvreté ont explosé en Cisjordanie. Désormais, les gens se concentrent sur l’essentiel, c’est-à-dire essayer de se nourrir correctement… »
Pendant Ramadan, le SIF a apporté du soutien alimentaire à plus de 7 000 personnes dans le besoin, en Cisjordanie, et déploiera d'autres distributions pendant Aïd El Kébir
Inflation, économie en berne, pauvreté et chômage en hausse, insécurité…
Les propos alarmistes du membre de notre équipe se vérifient dans les faits : début septembre, les Nations Unies ont pointé une "dévastation" de l'économie palestinienne qui touche autant Gaza que la Cisjordanie, et évoqué une "ampleur stupéfiante". Des difficultés confirmées par notre staff de la mission Cisjordanie :
« Ici, en Palestine, la population de Cisjordanie est en souffrance. Les gens ne peuvent plus payer leurs loyers, ou encore leurs factures, et concentrent le peu de ressources qu’ils ont dans l’achat de denrées alimentaires. La consommation globale a chuté, ce qui crée un cercle vicieux : des entreprises et des commerces font faillite, encore plus de personnes perdent leurs emplois, etc… »
Le SIF adapte ses actions pour continuer d’agir en Cisjordanie
Les besoins sont donc très importants, d’où la nécessité pour les équipes du SIF de ne pas abandonner leurs actions malgré les difficultés. Par exemple, un membre de notre staff local explique qu’aller soutenir des bénéficiaires à Naplouse en partant de Ramallah le mardi 23 avril lui a pris 5 heures de temps, alors qu’il n’y a que 120 km : il a dû patienter à 7 check-points.
Le Secours Islamique France parvient à maintenir l’intégralité de ses projets humanitaires à travers la Cisjordanie et il va continuer à le faire, malgré les difficultés de circulation et de déplacement. Ainsi, les équipes essayent d’adapter les itinéraires, parfois aussi en décalant ou en déplaçant les actions, quand les tensions sont trop vives, pour ne pas mettre les personnes aidées en danger. Et, dans le programme de parrainage d’orphelins, le SIF renforce les actions de soutien psycho-social pour les enfants : les jeunes et leurs familles en ont vraiment besoin.
En Cisjordanie, le SIF intensifie grâce aux dons les activités de soutien psychosocial pour les enfants pris en charge dans son programme de parrainage d’orphelins
Crise en Palestine : « Les signaux sont négatifs en Cisjordanie, mais si on abandonne, que deviendront nos bénéficiaires ? » s’interroge un membre de l'équipe du SIF
Touchée moralement et fatiguée comme toute l’équipe du SIF, notre collègue puise dans ses ressources les plus profondes, et ne s’imagine pas abandonner la mission humanitaire qu'elle mène au quotidien en Palestine. Elle conclut :
« C’est très difficile pour nous tous. Nous avons tous de la famille et des amis à Gaza. Moi, j’ai perdu mon frère, tué dans un bombardement, quand qu’il essayait de secourir quelqu’un sous les décombres. On craint que la situation se dégrade encore en Cisjordanie, les signaux sont vraiment négatifs. Mais on s’accroche pour continuer à faire notre travail d’humanitaires : si nous abandonnons, que deviendront nos bénéficiaires ? Qui les aidera ? C’est impensable ! »
Le SIF continue d’agir sur le long terme en Cisjordanie, en dépit d’un contexte de plus en plus difficile, conséquence de la crise à Gaza
Si le SIF est en capacité d’agir, c’est grâce à vous.