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Crise au Liban : les enfants ont le droit de vivre en paix !

Perte brutale d’un ou des deux parents, faim, soif, déscolarisation, exposition aux violences et aux abus, santé mentale en péril, difficiles conditions de vie dans des camps de déplacés surpeuplés et insalubres…  Le Secours Islamique France (SIF) tire la sonnette d’alarme quant au sort des enfants touchés par la guerre au Liban, tout en louant le cessez-le-feu de toutes les parties au conflits, que nous avions appelé publiquement à plusieurs reprises.       

« Après avoir perdu mon père en Syrie, on a fui la guerre pour se réfugier au Liban. Mais la guerre nous poursuit ici aussi ! Les bombardements continueront toujours à me faire peur. Je rêve de vivre en paix… »

À 11 ans, Asma devrait jouer en toute insouciance avec ses ami(e)s et apprendre de nouvelles choses, chaque jour, à l’école. Mais son quotidien n’est malheureusement que rythmé par la peur : cette petite syrienne fait partie des 460 millions d’enfants qui vivent actuellement dans une zone de conflit armé, ou en quittent une, soit 1 sur 5*. Pour Asma, la paix n’est ainsi qu’un lointain souvenir, en dépit du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre : celle qui s’était réfugiée de Syrie au Liban en quête de sécurité n’a retrouvé que l’enfer de la guerre, fait de bombardements, de destructions.

Au Liban, 216 enfants ont été tués lors du conflit en cours

Dans son pays d’accueil, les conséquences d'un an de tensions transfrontalières, et de deux mois de guerre sont désastreuses pour la population : au moins 3360 personnes ont perdu la vie, dont 216 enfants, tandis que plus de 14 000 personnes ont été blessées**. L’insécurité permanente a provoqué le déplacement massif d’1,2 million d’individus***, extrêmement vulnérables : une grande partie n’a d’autre choix que d’errer et de dormir dans les rues et dans les parcs. Des conditions de vie particulièrement difficiles et stressante pour les enfants, victimes collatérales du conflit en cours, comme l’est Asma, ou encore le petit Samir, âgé de 13 ans :

« Il y a eu des bombardements, on a réussi à sortir, mais on avait très peur. On a tout laissé chez nous, il faisait très froid dehors, on n’avait rien pour nous tenir au chaud. Je veux que cette guerre se termine, et retrouver la chaleur de ma maison… »

CRISE HUMANITAIRE AU LIBAN
LES ENFANTS ONT LE DROIT DE VIVRE EN PAIX !

Conflit au Liban : plus de la moitié des écoles publiques transformées en abris d’urgence

La chaleur de sa maison, et les bancs de l’école. Pour les enfants, les conflits sont trop souvent synonymes de brusque déscolarisation. Au Liban, 505 écoles publiques, soit la moitié, ont été transformées en abris d’urgence collectifs. Ce qui ne veut toutefois pas dire que le quotidien des établissements restant dédiés à l’apprentissage continue de suivre son cours normalement : une grande partie a dû fermer, parce que situés dans des zones trop dangereuses.

Pour les écoles qui demeurent ouvertes, l’équilibre reste extrêmement fragile. Par exemple, le Liban avait annoncé la fermeture de toutes les écoles de Beyrouth et de ses environs pour 2 jours, les lundi 18 et mardi 19 novembre, conséquences de bombardements en plein cœur de la capitale. Pour tous ces enfants, la situation est dramatique : sans école, les enfants perdent l’opportunité d’apprendre, mais aussi l’accès à des services de base essentiel comme l’accès à l’eau, à l’alimentation régulière, et l’accès aux services de protection qui peuvent les protéger de la maltraitance et toute autre forme de violence

Le Secours Islamique France appelle au Cessez-le-Feu de toutes les parties au conflit

À  l’occasion de la Journée mondiale des Droits de l’enfant, le Secours Islamique France (SIF) tient à tirer la sonnette d’alarme, une fois de plus. Chaque enfant a le droit de vivre dans la paix : les besoins sont urgents et très important d’actions humanitaires ciblées sur l’éducation, la protection et le bien-être de l’enfance.

En contexte de conflit, la violence laisse des cicatrices psychologiques profondes aux enfants

C’est absolument indispensable pour fournir à ces enfants en détresse l’assistance vitale qui leur est nécessaire et leur redonner des perspectives d’avenir, alors qu’ils sont extrêmement impactés par leur expérience de la violence. Leur santé mentale est fragilisée, et les conséquences sur leur bien-être à long terme peuvent être dramatiques. C’est en effet pendant l’enfance que s’établissent les bases du bien-être et de la résilience du futur adulte, ses capacités d’apprentissage, sa capacité à nouer et entretenir des relations avec les autres.

Les traumatismes psychologiques liés à ce que les enfants vivent et voient en temps de guerre, les blessures physiques, les privations, l’altération de leur environnement social par la perte de leurs parents ou la rupture des liens familiaux et communautaires, l’exposition aux bombardements, le fait d’être confronté à une activation prolongée et excessive de stress ont des effets sur leur développement, avec des répercussions sur leur inclusion sociale et économique pour le reste de leur vie.

D’ailleurs, les dessins recueillis auprès d’enfants par l’équipe du SIF au Liban révèlent malheureusement des traumatismes, qui risquent de les marquer toute leur vie.  

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Les dessins d’enfants recueillis par nos équipes basées au Liban trahissent de lourds traumatismes liés à la violence de la guerre

LES RECOMMANDATIONS DU SIF
Formulées quelques jours avant le cessez-le-feu

La guerre au Liban laisse d’ores et déjà de graves cicatrices chez des enfants qui grandissent sous le bruit et le fracas des bombes, privés d’une enfance paisible. Une génération entière de filles et garçons assistent, impuissants, à un conflit compromettant leur présent, mais aussi leur avenir. En cette Journée internationale des Droits de l’Enfant, le Secours Islamique France appelle :

1 - À un cessez-le-feu immédiat et durable de toutes les parties au conflit. C’est crucial pour éviter de nouvelles victimes civiles, et assurer dans de bonnes conditions l’acheminement de l’aide humanitaire.


2 - Au respect du droit international. Pour assurer la protection des personnes et des infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, autres services essentiels) toutes les parties au conflit doivent se conformer au Droit International relatif aux Droits de l’Homme, ainsi qu’au Droit International Humanitaire.


3 - À une augmentation des financements humanitaires d’urgence pour répondre aux besoins immenses et croissants des populations touchées.

4 - À ce que l’assistance humanitaire soit inclusive, et s’adresse à toutes les populations déplacées, quelle que soit leur nationalité ou leur statut juridique, tels que les réfugiés syriens et palestiniens et les autres populations migrantes.


5 - À ce que toutes les parties au conflit permettent un accès sûr et sans entrave aux actions humanitaires, ce qui comprend la protection des travailleurs humanitaires et équipes médicales, des sites dédiés aux opérations humanitaires, ainsi que la facilitation des opérations humanitaires. La sécurité des travailleurs humanitaires est primordiale pour la fourniture de services la séparation avec leur famille, les préserver de l’exploitation, de la maltraitance et des abus.


6 - À garantir la réunification des familles en toute sécurité et fournir aux mineurs non accompagnés une protection et un soutien psychosocial est absolument nécessaire.


7 - À remédier à l'instabilité financière à laquelle sont confrontées les familles déplacées en veillant à ce que les enfants aient accès à des services essentiels tels que les soins de santé, l'éducation et la nutrition. Les conditions de vie dans les abris doivent être améliorées pour réduire les risques sanitaires, notamment en améliorant l'hygiène et l'assainissement.

(*) OCHA
(**) Ministère libanais de la Santé Publique
(***) Gestion des risques de désastre du Gouvernement du Liban

Crise au Liban : pour l’enfance, il est urgent d’agir !

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Les cicatrices liées par la guerre sont profondes chez les enfants, qui risquent de rester marquer à vie par ce qu’ils subissent