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JEUX OLYMPIQUES (JO) DE PARIS 2024 :
LE SIF RESTE MOBILISÉ CONTRE LA PRÉCARITÉ


Le SIF est l’une des 100 associations membres du collectif
Revers de la Médaille, qui a publié un rapport pour alerter sur l’impact social des Jeux Olympiques (JO) et Jeux Paralympiques de Paris 2024 sur les plus vulnérables et proposer des solutions. Si les équipes du Secours Islamique France (SIF) sont particulièrement inquiètes des effets de l’évènement sur l’accès aux droits et à l’aide pour les personnes en situation de précarité, elles poursuivent leurs actions sociales. Elles ont été rassurées que la première distribution alimentaire menée le 26 juillet en même temps que le passage de la flamme olympique, se soit bien déroulée.

Par la diversité des sports, les Jeux Olympiques représentent l’évènement sportif le plus fédérateur, celui qui rassemble le plus de téléspectateurs et de spectateurs à l’échelle planétaire. Depuis le 26 juillet, les yeux du monde sont donc tournés vers Paris, où se déroulent les épreuves de la 33e édition des JO de l’ère moderne. Mais derrière les paillettes et les promesses d’exploits sportifs des 11 310 athlètes engagés, le Secours Islamique France (SIF) s’inquiète des conséquences d’un évènement d’une telle ampleur sur le quotidien déjà très difficile des populations les plus fragiles. Nos préoccupations sont d’autant plus fortes qu’une grande partie de nos actions sociales sont déployées en Seine-Saint-Denis. Le département le plus pauvre de France métropolitaine abrite plusieurs des principaux sites  liés aux JO, tels que le Stade de France et même le village olympique, lieu d’hébergement des athlètes. 

DE NOMBREUSES ASSOCIATIONS FERMENT CET ÉTÉ, FAUTE D’AVOIR PU S’ADAPTER AUX JO :
LES BESOINS SONT IMMENSES, ENCORE PLUS IMPORTANTS QUE D’HABITUDE

Dispositifs de sécurité, zones interdites au public, circulation restreinte… Pourrons-nous, tout au long des Jeux Olympiques, continuer d’assurer notre mandat de lutte contre la précarité dans de bonnes conditions ? Serons-nous en capacité d’atteindre systématiquement les personnes dans le besoin là où elles se trouvent, lors de nos maraudes, par exemple ? Pourraient-elles se rendre sur les lieux de nos actions pour continuer à recevoir de l’aide, et poursuivre leur accompagnement social ? Ce type de questions, et bien d’autres, le Secours Islamique France n’est pas la seule ONG à se les poser.

En amont des Jeux Olympiques, nous avons rejoint Le Revers de la Médaille, un collectif réunissant plus de 100 associations qui entendent alerter sur l’impact social des JO, tout en plaidant pour un héritage positif des jeux dans la lutte contre l’exclusion. Le rapport que nous avons publié ensemble consigne ce que les différentes équipes de terrain des membres ont pu relever sur la façon dont les plus précaires ont été touchés par la dernière année de préparation des JO. Les expulsions massives de lieux de vie informels pour sans-abri (bidonvilles, campements, squats…) à proximité des sites olympiques en font partie : plus de 12 500 ont été dénombrées, soit… 38 % de plus que l’année précédente.

Intitulé « Circulez, il n’y a rien à voir : un an de nettoyage social avant les JOP 2024 », le rapport présente également des solutions pour la mise en place d’un plan concerté afin que la dynamique des JO participe à la lutte contre la grande exclusion.

NOS ÉQUIPES AUGMENTENT LES QUANTITÉS DE COLIS ALIMENTAIRES POUR RENFORCER L’AIDE : « LA PREMIÈRE DISTRIBUTION S’EST BIEN PASSÉE, C’EST RASSURANT POUR LA SUITE », EXPLIQUE UN RESPONSABLE DU SECOURS ISLAMIQUE FRANCE

Pour l’heure, les équipes du SIF en Seine-Saint-Denis se concentrent sur leur mission première : apporter un soutien concret aux plus vulnérables. Le 26 juillet, nous avions décidé de maintenir notre distribution de colis alimentaires en dépit des incertitudes. Ce jour-là, nos locaux de Saint-Denis étaient difficilement accessibles (circulation et transports perturbés, routes coupées, barrages de contrôle de la police…) en raison du passage de la flamme olympique à proximité. Malgré nos inquiétudes, nous avons pu distribuer, dans de bonnes conditions, des colis de denrées pour plus de 300 personnes en situation de grande précarité. 
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À Saint-Denis, le Secours Islamique France (SIF) mène des distributions alimentaires pour les plus précaires, dont de nombreuses femmes isolées.
Responsable de notre mission en Seine-Saint-Denis, Houssam E.A. explique :
 
« Pour le SIF, il est rassurant de constater que tout a bien pu se passer pour la première distribution. On fera tout ce qui est en notre pouvoir pour continuer à apporter de l’aide aux plus précaires. Leurs besoins sont immenses, et leur détresse ne s’arrêtent pas le temps d’un été. D’ailleurs, on est en lien avec les autorités locales, et on fera remonter les éventuels problèmes qu’on rencontrera dans notre mission, ou dont les bénéficiaires eux-mêmes nous feront part… »

Après ce premier test réussi, le SIF a prévu d’augmenter progressivement, à hauteur de 60 %, les quantités de colis pour faire face à des besoins encore plus importants qu’à l’accoutumée. En effet, des associations d’aide sont habituellement fermées pendant l’été, tandis que d’autres ont dû mettre leur activité en stand-by, faute d’avoir pu s’adapter aux contraintes liées aux JO. Contribuer à compenser les manques est très important aux yeux du SIF, et le témoignage de Sarah, une jeune femme de 35 ans venue à la distribution du 26 juillet, ne fait que confirmer notre constat :

« J’ai deux enfants que je dois élever seule. C’est grâce aux associations comme le Secours Islamique France qu’ils peuvent manger à leur faim, même si moi, je dois me priver, mais ce n’est pas grave, je le fais pour eux. Les denrées qu’on nous donne me permettent aussi de faire des économies pour payer le loyer. Sans aide, nous serions sans doute à la rue, à l’heure qu’il est. Pourtant, je travaille en intérim, mais tout est si cher qu’il est vraiment difficile de s’en sortir… »