SOUTIEN ALIMENTAIRE : DES PANIERS SOLIDAIRES DU SIF POUR LES ÉTUDIANTS
Depuis 2 ans, la pandémie de la COVID-19 a fortement dégradé le quotidien des étudiants précaires, intégrés au dispositif des Paniers solidaires de notre ONG.
« Les conséquences de la pandémie de la COVID-19 ont fortement impacté les étudiants. Beaucoup étaient déjà précaires. Ils le sont encore plus, désormais… » Directeur des Missions Sociales France du SIF, Hassan Mansour ne le cache pas : la dégradation des conditions de vie des étudiants est l’une des principales préoccupations de notre ONG. Comme l’an dernier, le Secours Islamique France n’a pas hésité à les réintégrer à l’un de nos dispositifs de soutien alimentaire, les Paniers solidaires.
Distributions SIF : de l’aide alimentaire pour 140 étudiants en janvier
Notre partenariat avec l’Université de Paris VIII a donc été renouvelé. Deux fois par mois, les étudiants qui en éprouvent le besoin reçoivent dans nos locaux de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) un colis de 20 kg de denrées de première nécessité, telles que des pâtes, du riz, des fruits et légumes frais, de l’huile, du lait, des conserves, etc. Des produits d’hygiène leur sont également distribués. En janvier, plus de 140 étudiants ont bénéficié de l’aide du Secours Islamique France.
Avec les Paniers solidaires du SIF, les étudiants précaires peuvent manger correctement et se concentrer sur leurs études
Une action capitale, tant la réalité du quotidien estudiantin inquiète : en 2021, ils sont… 75%* à avoir déclaré traverser, ou avoir traversé, une période de difficultés financières depuis le début de la pandémie. Il faut dire qu’ils sont 40% à ne plus pouvoir s’appuyer sur le « petit job » qu’ils menaient en parallèle des cours.
Les économies réalisées sur la nourriture, capitales pour pouvoir payer le loyer
« Ce que les étudiants nous disent tous ou presque, c’est que les opportunités d’emploi se sont totalement effondrées. Même une partie de ceux qui étaient soutenus par leurs parents sont en difficulté à cause de l’impact du chômage et du temps partiel sur les revenus de leurs familles. Les colis alimentaires leur sont d’une aide très précieuse : les économies qu’ils font contribuent à payer leur loyer. »
Huile, lait, conserves, céréales, fruits et légumes… Les colis alimentaires du SIF contribuent à lutter contre l’insécurité alimentaire des étudiants
Ici, en France, des milliers d’étudiants n’ont donc d’autre choix que de se résoudre à des sacrifices que personne ne devrait avoir à assumer : restreindre au maximum les dépenses alimentaires et se serrer la ceinture en sautant des repas. Ces coupures budgétaires sont indispensables pour ne pas perdre leur logement et tomber dans l’enfer de la rue. Ces problèmes et inquiétudes rythment malheureusement le quotidien de Mathilde, Jérôme ou encore Sayeh, bénéficiaires des Paniers solidaires du SIF. Ils ont accepté de se confier.
PANIERS SOLIDAIRES DU SIF
DES ÉTUDIANTS BÉNÉFICIAIRES TÉMOIGNENT
« Ne pas manger à sa faim, c’est terrible... »
« Il faut trouver le moyen de vivre... »
« Une aide très précieuse… »
« Je suis en reconversion professionnelle, c’est très compliqué de trouver un emploi étudiant avec la crise sanitaire. Pendant les confinements et avec le télétravail, les parents ont beaucoup moins besoin de faire garder leurs enfants. J’ai vraiment galéré pour trouver un peu de babysitting, et ce que je gagne couvre à peine le loyer. Ce n’est pas simple de cumuler le stress des études et le stress financier ! C’est une aide très précieuse, je n’ai clairement pas les moyens d’acheter ce que le SIF m’a donné. »
«J’arrive donc à souffler un peu...»
« Comme beaucoup d’étudiants, je suis dans la précarité, je ne trouve pas de boulot, et il faut bien vivre… Depuis 2 ans maintenant, je mange grâce aux distributions. J’arrive donc à faire des économies : j’ai moins de tracas pour payer mon loyer et ma carte de transport. J’arrive donc à souffler un peu et à rester concentré sur mes études, car je peux assurer que la précarité a une grosse influence sur les résultats à l’université… »
Les denrées alimentaires distribuées par le SIF permettent aux étudiants d’économiser pour continuer d’assumer leur loyer
« Quand on manque de tout, on vit dans le stress. »
« Je suis béninois, je découvre la France. Comme pour tout étudiant, la question financière se pose : je suis loin de mes parents, et ils ne peuvent plus m’aider. Quand on manque de tout, on vit dans le stress. Au retour des cours, la question qui vient à l’esprit est quand est-ce que je vais pouvoir manger ? Dans ces conditions, difficile de se concentrer, il faut avoir le ventre plein ! Mais je suis un battant, je vais y arriver. »
« Le moral prend des coups durs »
« Je travaille le week-end, ce qui me permet de payer le loyer, et c’est tout. Je comptais sur les stages pour assumer mes frais alimentaires, mais il y en a de moins en moins avec la pandémie. Le seul que j’ai trouvé s’est terminé, je vis dans l’instabilité. Pourtant, il faut bien manger. Heureusement qu’il y a des associations comme le SIF ! J’ai redoublé mon année car j’avais trop de choses à cumuler, je ne pouvais pas tout gérer d’un seul coup. Parfois, je me dis à quoi bon faire tout ça. Il est arrivé que je perde confiance en mon projet, le moral prend des coups durs, on est confrontés en une solitude très pesante. Mais je m’accroche, j’ai promis à ma mère d’aller au bout… »
La précarité touche durement les étudiants comme Michaël : soutenus par le SIF, ils tentent de surmonter leurs difficultés malgré un moral en berne
*Source : Etude FAGE-IPSOS, 2021.
**Source : Observatoire de la vie étudiante