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PALESTINE : CRISE À GAZA

« Je rêve de pouvoir apporter de l’aide humanitaire à la population sans avoir à risquer ma vie »

Pour la Journée Mondiale de l’Aide Humanitaire, Hannah, Responsable de projets pour le Secours Islamique France (SIF) à Gaza, décrit son quotidien sous les bombardements, et les dangers qui pèsent sur notre équipe dans l’exercice de sa mission humanitaire. Elle évoque également ses peurs et ses espoirs, alors que la crise a pris un tournant absolument tragique pour la population, au bord de la famine.

Hannah est à bout de force. Pourtant, celle qui est Responsable de Projets pour le SIF à Gaza trouve encore le courage de poursuivre sa mission humanitaire. Ces ressources, elle parvient à les puiser au plus profond d’elle-même malgré l’insécurité permanente, et la menace d’opérations militaires qui redoublent d’intensité. Alors que la guerre est entrée dans son onzième mois, Hannah et toute l’équipe du SIF s’apprêtent même à déployer deux nouvelles distributions d’aide alimentaire à la population*. Un soutien crucial, tant l’intensité de la crise humanitaire se révèle sans précédent dans l’enclave palestinienne.

À ce jour, 284 membres d’ONG y ont perdu la vie depuis le début du conflit, il y a plus de dix mois.

Ces actions renforceront le soutien d'urgence (colis alimentaires, eau potable, mise à l’abri) déjà apporté à 166 000 personnes depuis le début la guerre en dépit d’un contexte très difficile. Malheureusement, les équipes du SIF risquent leur vie à chaque instant, alors que le Droit International Humanitaire (DIH) impose des règles très claires pour les protéger, eux et les civils. Au fil du temps, Gaza est devenue la zone la plus meurtrière au monde pour les employés d’ONG, endeuillées à 284 reprises** dans le conflit en cours. Le SIF n’a pas été épargné : nous avons éprouvé la douleur de perdre l’un des nôtres, le chauffeur de notre mission de Gaza, Suhail Abu Hasira, tué le 26 mars dernier avec sa femme, ses enfants et ses parents lors du bombardement de sa maison.

Hannah apporte de l’aide humanitaire, tout en étant elle-même devenue bénéficiaire

Un véritable drame, et un souvenir resté très douloureux pour Hannah, qui s’est déjà déplacée six fois à l’intérieur même de Gaza, en quête de sécurité. Devenue elle-même dépendante des colis alimentaires à cause des pénuries dont souffre la population de Gaza, Hannah témoigne, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Aide Humanitaire, de la réalité cauchemardesque qu’elle subit dans l’enclave.

URGENCE GAZA : LE TÉMOIGNAGE D’HANNAH

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Hannah (à droite) avec une autre membre de l’équipe du SIF lors d’une distribution de colis alimentaires menée pendant une accalmie, dans un camp de fortune, à Gaza.

« La situation que nous subissons est tragique, horrible. Ici, tout le monde a peur, où qu’il se trouve. On souffre, on a beaucoup de mal à survivre. Il n’y a plus d’endroit sûr à Gaza, et on s’attend à être tués à tout moment. On passe notre temps à chercher un abri sécurisant. La nuit, nous dormons les yeux ouverts, terrorisés par le bruit des bombardements, et prêts à s’enfuir à chaque instant.

J’ai peur de perdre des personnes de ma famille, et j’ai la hantise d’être blessée, et si cela devrait arriver, d’être amputée de l’un de mes membres parce que je n’aurais pas pu recevoir les soins médicaux nécessaires. À chaque instant, nous prions Dieu pour qu’il nous protège de la folie des bombardements. À Gaza, il n’y a même plus de véritables zones humanitaires sécurisées !

Je rêve de pouvoir apporter de l’aide à la population sans avoir à risquer ma vie ! Mais je rêve avant tout que cette guerre sanglante se termine pour que des enfants, des femmes et des hommes innocents cessent de mourir. Je rêve aussi que notre vie redevienne normale, que je puisse retourner travailler dans nos bureaux du nord de Gaza. J’en profiterais pour retourner m’installer dans ma maison. Elle est sans doute détruite, mais même si c’est le cas, je poserai ma tente dans les débris : je préfère cette idée, à celle de rester éternellement déplacée dans le sud… »

(*) Le poste frontière de Rafah, point de passage habituel du SIF pour acheminer de l’aide depuis l’Egypte, étant toujours fermé, nos équipes s’approvisionnent notamment en fruits et légumes à l’intérieur même de Gaza. Si les opportunités sont rares, il arrive que des maraichers proposent encore des denrées malgré les pénuries drastiques.
(**) Source : Aid Workers Security Database (AWSD) au 14 août 2024.

Journée mondiale de l’aide humanitaire : Les messages de plaidoyer du SIF

Alors que Martin Griffiths, le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, a récemment qualifié « d’« apocalyptiques » les conséquences qu’auraient un blocage total de l’aide humanitaire à Gaza, le Secours Islamique France (SIF) tire la sonnette d’alarme, une fois de plus. Notre ONG demande de :

Mettre en œuvre de toute urgence un cessez-le-feu immédiat, conformément à la résolution 2728 (2024) du Conseil de Sécurité des Nations unies

Garantir le droit à l’assistance des populations impactées, afin de mettre un terme aux souffrances intolérables de la population. Un accès sûr, rapide et sans entraves à l'aide doit être assuré sans délai, et permettre les évacuations médicales d’urgence, en cohérence avec le DIH. 

Respecter le DIH et notamment les principes fondamentaux d’humanité, distinction, précaution, proportionnalité, d’interdiction des maux superflus et des souffrances inutiles. Les attaques indiscriminées contre les civils représentent des violations du DIH. Tout doit être fait pour s’assurer que les populations et les infrastructures civiles soient épargnées des combats. La protection des personnels humanitaires et de santé (comme des populations civiles) est une obligation du DIH pour toutes les parties au conflit. 
Lever toutes les entraves à l’aide pour permettre une entrée massive et la distribution rapide de l’assistance humanitaire à la population de Gaza qui est au bord de la famine.

D’ouvrir totalement tous les points de passage et réduire les restrictions à l’entrée de l’aide (Rafah, Kerem Shalom-Karam Abu Salem, Erez, Beit Hanoun et Karni).



De restaurer les services de télécommunication à Gaza pour permettre l’organisation de l’aide et la coordination, et assurer le passage sans entraves dans la Bande de Gaza.




D’assurer les autorisations à l’entrée de personnel humanitaire supplémentaire à Gaza pour permettre la rotation des staffs, appuyer les équipes sur le terrain qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles et font face à un épuisement physique et mental.


D’assurer la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza, par la mise en place et le respect des mécanismes de « déconfliction ». Dans les zones de guerre, ce procédé consiste en l’échange d’informations (mouvement, localisation, zones d’intervention…) entre les acteurs humanitaires et militaires pour limiter au maximum le danger.
Mettre en œuvre de toute urgence un cessez-le-feu immédiat, conformément à la résolution 2728 (2024) du Conseil de Sécurité des Nations unies

Garantir le droit à l’assistance des populations impactées, afin de mettre un terme aux souffrances intolérables de la population. Un accès sûr, rapide et sans entraves à l'aide doit être assuré sans délai, et permettre les évacuations médicales d’urgence, en cohérence avec le DIH. 
Respecter le DIH et notamment les principes fondamentaux d’humanité, distinction, précaution, proportionnalité, d’interdiction des maux superflus et des souffrances inutiles. Les attaques indiscriminées contre les civils représentent des violations du DIH. Tout doit être fait pour s’assurer que les populations et les infrastructures civiles soient épargnées des combats. La protection des personnels humanitaires et de santé (comme des populations civiles) est une obligation du DIH pour toutes les parties au conflit. 
Lever toutes les entraves à l’aide pour permettre une entrée massive et la distribution rapide de l’assistance humanitaire à la population de Gaza qui est au bord de la famine.

D’ouvrir totalement tous les points de passage et réduire les restrictions à l’entrée de l’aide (Rafah, Kerem Shalom-Karam Abu Salem, Erez, Beit Hanoun et Karni).
De restaurer les services de télécommunication à Gaza pour permettre l’organisation de l’aide et la coordination, et assurer le passage sans entraves dans la Bande de Gaza.
D’assurer les autorisations à l’entrée de personnel humanitaire supplémentaire à Gaza pour permettre la rotation des staffs, appuyer les équipes sur le terrain qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles et font face à un épuisement physique et mental.
D’assurer la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza, par la mise en place et le respect des mécanismes de « déconfliction ». Dans les zones de guerre, ce procédé consiste en l’échange d’informations (mouvement, localisation, zones d’intervention…) entre les acteurs humanitaires et militaires pour limiter au maximum le danger.
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Face à la crise qui touche Gaza, le SIF apporte des réponses d’urgence dans des camps de personnes déplacées, dont de nombreux enfants.