SÉNÉGAL : FACE À L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE, LE SIF SOUTIEN L’ÉLEVAGE
Dans la région rurale de Tambacounda, l’une des plus pauvres de ce pays du Sahel, nos équipes distribuent des chèvres à des ménages vulnérables, qui offrent ensuite deux chevreaux à d’autres familles démunies : cette chaîne de solidarité permet le développement d’activités génératrices de revenus et le renforcement de la cohésion sociale.
Avec un taux de pauvreté qui frôle les 62 %, selon l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, la région rurale de Tambacounda est l’une des plus touchées au Sénégal, l’un des principaux pays d’intervention du Secours Islamique France (SIF). Un chiffre alarmant, deux fois plus important que la moyenne nationale ! Derrière cette statistique , ce sont bien des familles entières qui sont frappées d’insécurité alimentaire.
Au Sénégal, en milieu rural, deux personnes sur trois vivent de l’agriculture
Face à ce fléau, et au manque de perspectives pour la population locale, le SIF mène de nombreuses actions humanitaires dans cette zone du sud du pays. C’est notamment le cas d’un projet de soutien à l’élevage de caprins, complété par un dispositif dit de « passage de don » entre les bénéficiaires.
Pour cette action, le SIF n’a pas choisi l’agriculture par hasard : au Sénégal, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, elle représente l’unique source de revenus des deux tiers de la population rurale ! Il est donc très important d’aller bien au-delà de distributions alimentaires ponctuelles pour soutenir durablement les familles dans le besoin.
« Les familles sélectionnées sont en situation de grande vulnérabilité », explique la Chargée de Programme du SIF
Le SIF agit donc dans ce pays du Sahel par la mise en place de projets sur le long terme. Nos équipes procèdent ainsi à des distributions de chèvres dans de nombreux villages isolés, en partenariat avec le Service Régional de l’Elevage (SREL). Ces actions permettent notamment d’apporter de la diversité au secteur agricole dans un pays particulièrement exposé aux conséquences du changement climatique. Chargée de Programme au Bureau Afrique-Haïti du SIF, Mélanie P. en dit davantage :
« Les familles sélectionnées sont en situation de grande vulnérabilité. Chacune d’entre elle reçoit deux animaux, et un accompagnement du SIF pour construire un abri selon un modèle prédéfini : il doit être bien aéré, fabriqué en bois, avec un toit en paille pour protéger le bétail de la pluie. »
Au Sénégal, le SIF soutien la diversification agricole par la distribution de chèvres à des personnes vulnérables
Un système de « passage de don » pour aider le plus grand nombre, et renforcer la cohésion sociale
En plus des chèvres, nos équipes distribuent des boucs à chacune des communautés pour assurer la reproduction du bétail. C’est d’ailleurs l’un des aspects clés du projet, voué à bénéficier au plus grand nombre. Dans cette logique, le SIF a mis en place un système de « passage de don ».
Quand les chèvres sont distribuées, chaque ménage s’engage par écrit à offrir leurs deux premiers chevreaux à un autre ménage vulnérable qui n’en dispose pas. Ces animaux doivent être des femelles : en cas de naissance d’un bouc, la famille a la possibilité de le vendre pour acheter une chèvre à donner, ou d'offrir une chèvre de son cheptel. Mélanie P. décrypte :
« Ce système valorise les bénéficiaires en leur permettant de devenir eux même donateurs. Il permet également de créer une dynamique de solidarité entre les villages, donc de renforcer la cohésion sociale dans des contextes difficiles, tout en aidant durablement un maximum de personnes ! »
Pour s’assurer que le système fonctionne au mieux, le SIF a mis en place, dans chaque village, un Comité de Développement Villageois. Élus par la communauté, ses membres collaborent étroitement avec nos équipes, et assurent le suivi complet du projet après le retrait de notre ONG.
Le SIF forme des auxiliaires vétérinaires, moyen de limiter la mortalité du bétail
Une façon efficace, donc, de placer les bénéficiaires sur la voie de l’autonomie mais aussi, et surtout, de donner toutes les chances à la pérennité du projet, l’une des priorités du SIF. D’où la mise en place, en parallèle, d’un système de suivi des animaux pour limiter au maximum la mortalité.
Très importante, cette tâche est assurée par des auxiliaires vétérinaires. Formés par un professionnel local du secteur et par nos équipes, ces responsables sont sélectionnés au sein même des communautés.
Leurs domaines d’action sont variés : prévenir les maladies via le dépistage et la vaccination, reconnaître les principales maladies, soigner les principales pathologies par des interventions simples, ou encore, donner des conseils aux éleveurs pour préserver la santé du bétail. En outre, chacun de ces auxiliaires reçoit, de la part du Secours Islamique France, une boîte à pharmacie, constituée de médicaments.
Chaque ménage peut demander un traitement pour son bétail contre une petite somme, ce qui permet à l’auxiliaire de renouveler le stock. Ces recettes en appellent d’autres : l’auxiliaire est encouragé à proposer ses compétences dans d’autres villages pour développer son activité génératrice de revenus, preuve supplémentaire du cercle vertueux créé par le projet.
ONG de solidarité, le Secours Islamique France (SIF) mène des actions grâce à la générosité de ses donateurs. Pour renforcer nos projets humanitaires, nous avons besoin de vous. Notre ONG est labellisée par le Don en Confiance.