Image

CRISE EN PALESTINE

Le SIF agit pour les Gazaouis réfugiés en Égypte

Narinam H., qui fait partie de notre équipe basée en Égypte, témoigne du difficile quotidien des Gazaouis qui ont fui le conflit pour se réfugier dans ce pays voisin. Sur place, le SIF leur apporte de l’aide d’urgence.

« Ces personnes sont livrées à elles-mêmes, et vivent dans l’incertitude totale : elles se demandent si elles pourront rentrer chez elles un jour… » Membre de l’équipe du Secours Islamique France (SIF) en Égypte, Nariman H. fait référence aux dizaines de milliers de palestiniens qui ont fui Gaza pour se réfugier dans ce pays frontalier depuis le début du conflit en cours. Complètement démunis, ils ont absolument besoin d’aide humanitaire.

Sans revenus, la faim est une réalité quotidienne

D’où les actions d’urgence déployées par le SIF sur le sol égyptien pour ces personnes en détresse : nous y organisons régulièrement des distributions de colis alimentaires, qui complètent les actions que nous menons à Gaza quand le contexte le permet. Pour l'Égypte, la dernière en date s’est déroulée en ce mois de juin, à l’occasion de l’Aïd Al Adha. « Ces projets sont cruciaux, explique Nariman. La vie est très chère en Égypte, même pour la population locale. Or, la plupart des Palestiniens qui sont venus ici n’ont pas d’aides ni de revenus, ou alors faibles et irréguliers au travers de petits jobs informels… »
 
Outre de l’aide alimentaire concrète, donc, ces actions permettent à une partie des bénéficiaires de consacrer le peu d’argent qu’ils ont en leur possession pour s’assurer un toit. « Certains parviennent à louer un petit appartement, mais ça reste assez rare, poursuit Nariman. Et quand c’est le cas, ils sont nombreux sous le même toit, et vivent dans la promiscuité. Une autre petite partie parvient à se faire héberger chez des amis, même si ce n’est bien souvent que provisoire, donc fragile. Mais la majorité n’a pas cette chance, et s’installent dans des abris de fortune, ils font comme ils peuvent. »

Sans école, l’avenir des enfants est compromis

Le quotidien de ces déplacés forcés s’avère donc très difficile, et les enfants figurent parmi les premières victimes. Pour eux, l’exode est synonyme de déscolarisation. « Au début du conflit, continue Nariman, des écoles de Cisjordanie proposaient des cours en ligne, mais c’est terminé, les besoins étaient trop importants pour que tout le monde puisse se connecter, les liens ne fonctionnent plus. Ces enfants prennent un retard qu’ils ne pourront peut-être jamais rattraper. Leur avenir est d’ores et déjà compromis… » Un avenir compromis, et une réalité actuelle très stressante.

C’est ce que conclut Nariman, très préoccupée par la situation : « Les denrées que nous leur donnons leur apportent aussi du soutien moral, et ils en ont bien besoin. Les Gazaouis qui se sont réfugiés en Égypte restent traumatisés par ce qu’ils ont vécu. Ils ont encore en tête le bruit des bombardements, le danger permanent, certains nous disent qu’ils ont du mal à croire qu’ils sont encore vivants. De plus, ils vivent dans la tristesse, et l’inquiétude constante : la plupart d’entre eux ont de la famille et des proches qui sont encore à Gaza. Et comme il est très difficile de les joindre régulièrement, ils imaginent vite le pire… »    

En Égypte, le SIF soutient aussi des réfugiés venus du Soudan

Depuis plus d’un an, une guerre civile touche le Soudan. Sanglants, les combats entre factions armées ont provoqué des déplacements massifs de population. En quête de sécurité, ces personnes se sont essentiellement réfugiées dans des pays frontaliers. L’Égypte en fait partie : comme pour les Palestiniens, le SIF organise régulièrement des distributions alimentaires pour des milliers de Soudanais, extrêmement fragilisés.

Directeur des Opérations et Programmes à l’international du SIF, Souleymane A.-G. s’est récemment rendu sur place pour l’une de nos actions. Il en est revenu très marqué. « La crise qui touche le Soudan est peu médiatisée, mais elle est très violente, souligne-t-il. Ces personnes, des femmes et des enfants en grande majorité, se sentent oubliées. Ils n’ont que très peu d’aides. En Égypte, ils vivent sans revenus, dans des immeubles abandonnés, et très endommagés. Leur vulnérabilité est totale… »

Image

En Égypte, le SIF soutien des personnes qui ont fui la guerre au Soudan, dont de nombreuses femmes

Les besoins de ces réfugiés du Soudan sont donc très importants, l’urgence est réelle : le SIF multiplie donc les actions. En plus de l’Égypte, nos équipes leur apportent de l’aide humanitaire en réponse à la crise Soudanaise dans deux autres pays frontaliers : le Tchad et l’Éthiopie, où nous avons notamment renforcé le soutien alimentaire en acheminant de l’eau potable et en installant des toilettes provisoires dans des camps de fortune, insalubres et surpeuplés. Comme pour les Palestiniens, d'autres actions sont programmés sont programmées pour les Soudanais, tels que la distribution prochaine de purificateurs capable de purifier 20 litres d'eau par personne et par heure dans des camps de réfugiés, en Éthiopie. 

Ensemble, soyons solidaires