DIX ANS DES DROITS A L’EAU ET A l’ASSAINISSEMENT
Encore un tiers de l’humanité laissée pour compte
La menace d’une augmentation des déplacements forcés
Alors que nous célébrons aujourd’hui les 10 ans de la reconnaissance du droit à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement (EHA) par l’Assemblée générale des Nations Unies(1), 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable(2). La pandémie du COVID-19 nous rappelle combien l’accès à l’EHA est un droit fondamental qui devrait être accessible à toutes et tous et que les Etats doivent urgemment concrétiser leurs engagements internationaux.
« La situation est d’autant plus alarmante que les ressources en eau sont menacées : les experts alertent sur une « crise mondiale de l’eau » causée par le changement climatique. En 2030, 700 millions de personnes dans le monde pourraient être amenées à se déplacer en raison d’une aggravation des pénuries d’eau(3). Le Secours Islamique France a récemment plaidé auprès de la rapporteuse des Nations Unies pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, sur l’importance de garantir l’accès à l’EHA, pour répondre à leurs besoins vitaux et prévenir les déplacements forcés. »
Si depuis une vingtaine d’année, on observe le renforcement des systèmes d’accès à l’EHA et une diminution des inégalités entre les villes et le milieu rural(4), le risque pour les populations vulnérables d’être laissées pour compte s’accentue. Fuyant parfois le manque d’accès à l’EHA, que ce soit en raison de conflits, de catastrophes naturelles ou d’une détérioration lente de leur environnement (comme les sécheresses), les personnes en déplacement forcé rencontrent des difficultés d’accès aux services essentiels pour leur survie.
Comme le prévoit le cadre des droits humains adoptés il y a 10 ans, ainsi que le 6ème Objectif de Développement Durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies, les Etats ont l’obligation d’assurer l’accès universel aux services EHA afin que personne ne soit laissé de côté. Pour contrer ce risque, le Secours Islamique France demande aux Etats de :
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Exemple d’intervention du SIF
Le district de Tharparkar (Pakistan) est une zone aride avec des ressources en eau limitées et des sécheresses tous les deux ou trois ans, aggravées par le changement climatique. Ce contexte a d’importantes répercussions sur l'accès à l’EHA, ainsi que sur la sécurité alimentaire et les moyens d’existence. On observe également une importante dégradation des terres et la salinisation des nappes. Pour faire face à la situation, la population locale migre vers les villes. L’action du SIF vise à réduire ces vulnérabilités et améliorer la résilience des populations. Le projet comprend l'amélioration de l'accès à l'eau, aux installations sanitaires et d'hygiène, ainsi que la promotion de cultures agricoles résistantes à la sécheresse. Le SIF développe, avec la participation des communautés, des autorités locales et des institutions techniques, un modèle de fermes agricoles introduisant des cultures biosalines adaptées aux conditions locales (utilisation d’eau salée pour irriguer les cultures).
Pour rappeler aux Etats et particulièrement à l’Etat français ces engagements sur les droits humains à l’EHA, le SIF s’est engagé aux côtés d’une trentaine d’associations, dans la campagne « L’eau ne se mérite pas, l’eau est un droit ! ».
Lire ici nos recommandations.
Lire ici le communiqué de presse sur les 10 ans des droits humains à l'Eau et l'assainissement.
(1) Résolution 64/292 (2010) de l'ONU
(2) Rapport du Joint Monitoring Program 2019, OMS/UNICEF
(3) UN-Water, 2019
(4) Rapport du Joint Monitoring Program 2019, OMS/UNICEF