Dans un contexte marqué par une inflation galopante qui aggrave encore l’insécurité alimentaire des plus démunis, le SIF a organisé un repas de l’Aïd Al Fitr pour une centaine de bénéficiaires de ses dispositifs basés à Massy (91). Accompagnées individuellement par nos travailleurs sociaux pour trouver des solutions pérennes à leur situation de précarité, ces personnes sont en grande difficulté. Pour l’occasion, des cadeaux ont été distribués aux enfants, comme aux adultes. 

« Ma maman et mon papa me disent souvent qu’ils ne peuvent pas m’offrir de cadeaux. C’est vraiment trop cool d’en avoir eu, comme les copains de l’école ! Je suis super heureux. » Tout sourire, le petit Ahmed savoure l’instant, en ce lundi 24 avril, dans les locaux du Secours Islamique France, à Massy. Ce petit garçon de 10 ans vient d’ouvrir le cadeau que lui a offert un bénévole, et a découvert un livre et un jouet.

Autour d’Ahmed, d’autres enfants s’amusent, eux aussi, sous le regard ému de mamans et de papas, mais aussi de personnes venues seules, briser leur solitude. Tous familiers de la Mise à l’Abri ou du Centre d’Accueil de Jour, ces bénéficiaires partagent un repas festif, organisé par le SIF pour célébrer l’Aïd Al Fitr. Comme chaque année, l’initiative vient conclure les actions d’aide alimentaires supplémentaires que nous organisons spécifiquement tout au long du mois de Ramadan.  

Une parenthèse pleine de bienveillance, conclue, donc, de cadeaux pour les petits, mais aussi pour les grands, tels que des produits de beauté et d’hygiène. Et une bouffée d’oxygène pour Nadia. En situation de grande précarité, cette mère de 38 ans vit actuellement avec ses trois enfants dans une petite chambre attribuée temporairement par le Samu Social (le « 115 ») :

« Nous avons passé un moment formidable. Mes enfants s’amusent, se font des amis, ça me rend heureuse de les voir sourire ! Le Secours Islamique France, c’est comme une grande famille. Ici, on se sent bien, on oublie un peu le stress des soucis du quotidien, et cela me rassure de voir que des personnes pensent à nous… »

À quelques mètres de Nadia, c’est Coley qui savoure son repas en discutant avec ses nouvelles rencontres du jour. Ce plombier de 52 ans explique avoir perdu pied lors de la crise sanitaire, période pendant laquelle il a perdu son travail du jour au lendemain, puis son appartement. S’il a retrouvé un emploi, les dettes qu’il a dû contracter pendant sa descente aux enfers restent très lourdes à porter.

« Je suis tombé en dépression, une spirale s’est enclenchée, et j’ai fini à la rue. J’essaie de sortir la tête de l’eau, je me bats. Mais quand j’ai tout payé, il ne me reste que 140 € pour tout le mois. Alors, je me concentre sur le strict minimum, et ce n’est pas toujours facile. Avec l’inflation, tout est devenu très cher. Même manger est devenu un luxe. »

De son côté, Georges est un habitué du Centre d’Accueil de Jour. Ce musicien en situation de handicap, qui a longtemps gagné sa vie en jouant dans le RER, confie n’avoir d’autre choix que de dormir dans une cage d’escalier. L’avenir lui fait peur : l’allocation qu’il reçoit de la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH, 800 € par mois, dans son cas) va prendre fin dans quelques semaines. S’il espère toucher ensuite le minimum vieillesse, des problèmes administratifs bloquent actuellement l’avancée de son dossier. Georges explique : 

« Bientôt, j’en ai bien peur, je n’aurai plus du tout de ressources, même si ce n’est que temporaire. Ce sera encore plus dur que d’habitude. Heureusement que le SIF est là pour m’aider dans les démarches… et dans mon quotidien ! Je vis dehors, et c’est déjà plus facile depuis que les travailleurs sociaux m’ont fait une domiciliation. Et le SIF me donne la force d’avancer : au Centre d’Accueil de Jour, je peux manger, me laver, me sociabiliser, résoudre mes problèmes administratifs… »

Des personnes en détresse telles que Georges, nos équipes de bénévoles en ont accueilli chaque jour aux Tables du Ramadan. Tout au long de ce mois si spécial, le SIF a servi plus de 32 000 repas dans notre restaurant solidaire, qui était installé à Saint-Denis. Comme au Centre d’Accueil de Jour, un repas d’Aïd Al Fitr et une distribution de cadeaux ont été organisés par nos équipes. C’était vendredi 21 avril, et 300 personnes démunies ont partagé ce moment.

Les Tables du Ramadan se sont conclues sur un repas festif et une distribution de cadeaux

Au nom des bénéficiaires, merci, du fond du cœur. 

Si nous pouvons agir, c’est grâce à vous !