ACCOMPAGNEMENT SOCIAL :
au cœur du Centre d’Accueil de Jour (CAJ) du Secours Islamique France

Repas chauds, équipements d’hygiène, soutien psychosocial, domiciliation, aide à la recherche d’emploi, activités de resocialisation… Chaque jour, nos travailleurs sociaux accueillent une quarantaine de personnes vulnérables au CAJ à Massy (Essonne). Sur place, nos équipes mènent des actions d’accompagnement social sur le long terme. 

Les machines à laver du Centre d’Accueil de Jour (CAJ) du SIF tournent à plein régime. Il est 13 heures en ce mercredi de février, et l’un de nos bénéficiaires surveille ses vêtements. À quelques mètres de lui, une dizaine de personnes démunies viennent de terminer leur repas complet servi par nos bénévoles et travailleurs sociaux. Pour la plupart sans abri, elles se détendent au chaud et brisent la solitude en bavardant un peu.

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Tous les midis, 5 jours sur 7, le CAJ sert des repas chauds à une quarantaine de personnes dans le besoin

« Certains bénéficiaires vivent dans la rue depuis très longtemps ! »

Chaque jour, le SIF accueille plus de 40 personnes en situation de grande précarité de 9 heures à 17 heures dans les locaux du CAJ à Massy, situés à quelques pas de notre Mise à l’Abri (MAB) réservée aux femmes vulnérables. Agent social polyvalent au SIF depuis plus de 10 ans, Mohamed est à leur service avec bienveillance. Au fil du temps, il a su gagner leur confiance, et nous explique :  

 « Les personnes que l’on reçoit n’ont nulle part où aller ni personne pour les soutenir. On leur offre un toit le temps d’une journée et du réconfort, c’est vraiment important pour eux. Je vois beaucoup de souffrance. Certains bénéficiaires vivent dans la rue depuis très longtemps ! Au CAJ, ils trouvent le courage de reprendre le bon chemin : c’est émouvant quand ils nous appellent pour nous dire qu’ils ont de nouveau un travail, une maison et même qu’ils vont se marier… »

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Mohamed, agent social au SIF, prend le temps d’échanger et d’apporter du réconfort aux personnes fragilisées du CAJ, dont Bachir, un retraité.

Le CAJ du SIF, un accompagnement social sur le long terme : écoute, conseils, domiciliation...

Une heure plus tard, des femmes vulnérables hébergées à la MAB se sont jointes aux bénéficiaires du CAJ pour préparer des crêpes. Un moment plein de simplicité, donc, qui leur permet d’oublier les problèmes l’espace de quelques instants. Outre les repas complets, les douches et les machines à laver, le SIF propose un accompagnement social sur le long terme. Encourager la socialisation en fait partie, tout comme l’aide administrative, l’espace d’accès à du matériel informatique et à internet, l’écoute et les conseils des travailleurs sociaux. La domiciliation est également un aspect très important du travail de nos équipes : disposer d'une adresse est indispensable pour faire valoir ses droits, tels que l'accès universel et gratuit aux soins médicaux. 

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Au CAJ, les bénéficiaires du SIF, dont de nombreuses femmes vulnérables, partagent des moments de convivialité qui brisent leur solitude

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Ce soutien est indispensable pour redonner des perspectives d’avenir à ces personnes bien souvent touchées psychologiquement après un accident de vie. Deux fois par mois, une association partenaire du SIF rend d’ailleurs visite aux bénéficiaires du CAJ pour les aider à reprendre confiance, élaborer un nouveau projet professionnel, écrire leur CV et lettre de motivation, et aussi à s’entraîner aux entretiens d’embauche. 

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Le Secours Islamique France prend en charge l’accompagnement social des bénéficiaires pour les aider à se reconstruire

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CENTRE D’ACCUEIL DE JOUR DU SIF

TEMOIGNAGES DE BENEFICIAIRES

« Ma vie est si stressante que j’en pleure souvent... »

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« La solitude, ça rend fou… »

« Je suis en reconversion professionnelle, c’est très compliqué de trouver un emploi étudiant avec la crise sanitaire. Pendant les confinements et avec le télétravail, les parents ont beaucoup moins besoin de faire garder leurs enfants. J’ai vraiment galéré pour trouver un peu de babysitting, et ce que je gagne couvre à peine le loyer. Ce n’est pas simple de cumuler le stress des études et le stress financier ! C’est une aide très précieuse, je n’ai clairement pas les moyens d’acheter ce que le SIF m’a donné. »

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Au Centre d’Accueil de Jour, le SIF a aménagé un espace de jeux pour les enfants des bénéficiaires, protégés des dangers de la rue

« J'ai la santé très fragile… »

« Depuis plusieurs années, il m’est impossible de trouver un abri, j’ai une toute petite retraite. Parfois, des amis peuvent m’héberger, parfois pas. La solitude, ça tue, je dois sociabiliser pour ne pas devenir fou ! Venir au CAJ me fait beaucoup de bien : j’ai la santé très fragile, et quand la tête se porte mieux, mon corps aussi. »

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CENTRE D’ACCUEIL DE JOUR (CAJ) DU SECOURS ISLAMIQUE FRANCE (SIF)

Témoignage recueilli en décembre 2022

"Ne craque pas, il faut que tu tiennes. On est ensemble" 

« Ne craque pas. Il faut que tu tiennes. On est ensemble… » Bienveillante, Sabrina* réconforte Julie*, au bord des larmes, au Centre d’Accueil de Jour (CAJ) du SIF. En cette journée hivernale, une cinquantaine de personnes dans le besoin, dont Sabrina et Julie, prennent leur repas de midi. Ouvert cinq jours sur sept, le CAJ est l’une des principales actions sociales du SIF en France. Repas chauds, douches, machines à laver… Les bénéficiaires y trouvent le nécessaire pour palier leurs besoins les plus urgents. Nos travailleurs sociaux agissent également sur le long terme : ils écoutent, conseillent, aident dans les démarches administratives, établissent des domiciliations pour les personnes sans-abri et proposent des accompagnements sociaux individualisés.

Pour Julie, le CAJ est une bouffée d’oxygène. À 66 ans, cette ancienne logisticienne vit seule dans la rue. « Quand j’ai pris ma retraite, j’ai été expulsée de mon appartement, explique-t-elle. Avec 665 € de revenus, je ne pouvais plus payer. Je passe mes nuits dans des abribus, je me sens plus en sécurité parce qu’il y a un peu de monde, et de la lumière. Mais je reste sur mes gardes, je n’arrive pas à dormir… » Pour apporter du soutien à Julie, le SIF a pris son dossier en main. Les demandes pour un logement social sont d’ores et déjà envoyées. « Heureusement que le SIF m’a tendu la main, indique Julie. Au CAJ, je peux manger et rester propre. Dehors, je suis livrée à moi-même, mais ici, j’ai trouvé une famille qui m’aide à tenir le choc… »

Tenir le choc et retrouver confiance en elle en participant aux activités proposées par les travailleurs sociaux. « Cela paraît dérisoire, mais quand je participe à des ateliers de cuisine ou de jardinage, je me sens utile et respectée, conclut-elle. Auparavant, je me disais en boucle : Julie, tu n’es rien… »

(*) Les prénoms ont été changés    

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