L’accès à l’eau potable est un enjeu majeur. La crise est mondiale : l’an dernier, plus d’une personne sur quatre n’y avaient aucun accès direct. Les conséquences sont catastrophiques, tant les populations touchées sont fragilisées : privées d’eau, elles n’ont d’autre choix que de s’approvisionner dans des sources contaminées, vectrices de maladies hydriques mortelles comme la diarrhée et le choléra.
Face à ces problématiques cruciales, le Secours Islamique France (SIF) mène de nombreux projets humanitaire sur le long terme pour assurer l’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement à des communautés entières, impliquées dans le gestion de la ressource. Depuis sa fondation, en 1991, nos équipes ont procédé au forage de plus de 1 000 puits dans de nombreux pays. Le Sénégal, où certaines zones rurales n’ont aucun accès à l’eau salubre, en fait partie. Responsable des projets Eau du SIF dans ce pays du Sahel, Parfait K. fait le point.
Parfait K : « Des villages entiers n’ont pas accès à l’eau. Les gens n’ont pas les moyens de la puiser, les nappes se trouvent à une profondeur de 15 à 75 m. Alors, ils consomment de l’eau stagnante. Contaminée, elle favorise les maladies. Les conditions d’hygiène sont catastrophiques. L’absence d’eau crée un cercle vicieux très dangereux… »
« Le changement climatique provoque notamment une augmentation du nombre de catastrophes naturelles, que ce soit au Sénégal, au Sahel en général, ou dans d’autres parties du monde. Inondations, sécheresses… Ces phénomènes ont un impact désastreux sur la disponibilité et la qualité de l’eau. »
Les actions d’accès à l’eau potable du SIF au Sénégal renforcent la sécurité alimentaire en permettant le développement de l’agriculture et d’activités génératrices de revenus
« L’eau est indispensable au développement. Sans accès, il est impossible d’avoir des infrastructures d’hygiène et d’assainissement, comme des toilettes ou des robinets pour se laver les mains. L’insalubrité règne ! On peut aussi parler des enfants qui vont chercher de l’eau plutôt que d’aller à l’école, ou aborder l’agriculture qui ne peut pas être développée alors qu’elle est centrale dans la sécurité alimentaire au Sénégal. »
« La première étape est de procéder à des forages complexes, de véritables installations bénéficiant à toute la communauté. En 2021, au Sénégal, on en a construit 15 et réhabilité 7, ce qui permet d’approvisionner 8 800 personnes en eau. 15 autres forages sont en cours. Outre la consommation courante, on raccorde par exemple des écoles et des exploitations agricoles. »
« Oui. On travaille sur le long terme en adoptant une alimentation solaire, plus écologique, et plus économique qu’un générateur électrique. On forme des comités de gestion à l’entretien, et aidons la communauté à mettre en place un système participatif. Les bénéficiaires cotisent à hauteur de leurs moyens pour une réserve permettant de remplacer les pièces défaillantes. L’idée, c’est qu’à terme, ils n’aient plus besoin du SIF parce qu’ils seront devenus autosuffisants. »
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