Nous vivons une crise majeure de l’eau, pourtant indispensable au bon développement de toute communauté humaine. Dans certaines régions du globe, essentiellement dans les pays en développement, cette ressource vitale est devenue très rare. Actuellement, selon les Nations Unies, c’est plus de 2, 2 milliards de personnes, soit le quart de la population mondiale, qui n’a aucun accès à l’eau potable ! Très fragilisées, ces personnes n'ont d'autre choix que de s’approvisionner dans des sources contaminées au péril de leur santé.
Malheureusement, la situation tend encore à se dégrader. A la surexploitation et la pollution liées aux activité humanitaires s’ajoutent des catastrophes naturelles. Ces phénomènes sont de plus en plus intenses et fréquents à cause du dérèglement climatique, qui ne fait qu’exacerber la crise de l’eau ! Sécheresses récurrentes, inondations, cyclones, tempêtes… Depuis l’an 2000*, le nombre de catastrophes naturelles a doublé, et plus de 90 % exercent un impact sur la disponibilité et la qualité de l’eau !
Le nouveau constat du World Resources Institute, qui qualifie la crise actuelle de l’eau de « sans précédent », est d’ailleurs très préoccupant : plus de la moitié de la population mondiale est désormais confrontée à un stress hydrique dit « élevé » pendant au moins un mois par an, c’est-à-dire touché par une pénurie totale !
Parce que l’eau est la ressource la plus vitale, le Secours Islamique France est déterminé à continuer d’agir. Au plus proche des populations durement touchées, nos équipes déploient des actions d’urgence dès que la situation l’exige, comme au Pakistan, en 2022, à la suite des inondations. Elles développent également de nombreux projets sur le long terme dans de nombreux pays (Palestine, Syrie, Somalie, Sénégal, Mali…) qui contribuent à améliorer concrètement les conditions de vie des personnes les plus vulnérables. Pour les renforcer, les pérenniser et en développer d’autres, nous avons besoin de vous !
(*) OMS/UNICEF, 2021.
Référente pour les projets Eau, Hygiène et Assainissement au Secours Islamique France, Ouafa Y. est un témoin direct des catastrophes humanitaires provoquées par la crise de l’eau :
« Quand l’eau est contaminée, elle peut faire des ravages, au moins autant que la faim. Elle provoque des déshydratations, favorise le développement rapide d’épidémies, et la circulation de maladies potentiellement mortelles comme la diarrhée et le choléra. L’assainissement et les réhabilitations permettent de sauver des vies, ce sont des enjeux aussi cruciaux que l’accès à l’eau à proprement parler. C’est pourquoi le SIF pense ses projets de façon globale… »
Comme l'explique notre collaboratrice, l’accès aux services de bases d’assainissement et d’hygiène est donc un enjeu majeur, indispensable prolongement de l’accès à l’eau. Ces infrastructures sont pourtant capitales pour la santé publique. Des communautés entières peuvent tomber malades ! Particulièrement vulnérables, les enfants sont particulièrement exposés : ils sont plus de 525 000, selon l’OMS, à succomber chaque année à cause d’une eau insalubre.
L'assainissement est également crucial en termes d’hygiène : les installations sanitaires comme des toilettes ou des points d’eau pour se laver les mains, des abreuvoirs pour éviter la contamination de l’eau par le bétail, les systèmes d’évacuation et de traitement des eaux usées ou encore de gestions des déchets en font partie.
Le manque d’accès à l’eau et l’influence néfaste du changement climatique représentent également un frein à l’essor économique. Dans ces conditions, l’agriculture et l’élevage sont extrêmement fragilisées. Or, dans les pays en développement, ces secteurs d’activités occupent une place capitale, que ce soit pour la sécurité alimentaire qu’en tant qu’activités génératrices de revenus.
« La sécurité alimentaire et la sécurité de l’eau sont indissociable » a d’ailleurs récemment déclaré le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Par son cri d’alarme, il fait notamment référence à la chute des rendements agricoles et aux pénuries de denrées alimentaires, qui provoquent une flambée des prix. Mais aussi aux destructions de terres agricoles et aux déplacements massifs de populations à cause des catastrophes climatiques, contraintes de se réfugier dans des zones isolées, sans accès à l’eau.
Pour les populations démunies, c’est un véritable drame : la pauvreté s’accentue, la faim s’accroit et les perspectives d’avenir s’assombrissent un peu plus chaque jour.
Au Pakistan, la récurrence des catastrophes naturelles provoquent des destructions massives qui mettent en danger la sécurité alimentaire
Bien plus qu’une conviction du SIF, c’est une résolution prise par l’ONU il y a plus de 13 ans : l’accès à l’eau potable est un droit pour toutes et tous ! Afin d’y contribuer, nos équipes s’appuient sur une expérience de 32 ans d’actions humanitaires pour, par exemple :
1. Procéder au forage ou à la réhabilitation de puits d’eau potable, notamment dans des villages isolés ou des camps de populations déplacées ;
2. Former les communautés à l’entretien des infrastructures, et à une meilleure gestion de l’eau ;
3. Aider les populations à s’adapter au changement climatique ;
4. Construire ou réhabiliter des réseaux d’assainissement, d’infrastructures sanitaires, ou encore de canaux, installation de citernes de récupération d’eau…
5. Assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement à des bâtiments publics, comme des écoles, des centres de soins, ou privés, comme des logements.
6. Assurer le traitement des eaux usées par la mise en place de stations d’épuration, pour permettre leur recyclage et éviter qu’elles soient déversées dans la mer ou les fleuves ;
7. Optimiser la gestion des déchets, pour éviter la contamination de l’eau
8. Construction, installation ou réhabilitation de réseaux d'irrigation pour l'agriculture et l'élevage.
9. Installation d'abreuvoirs destinés au bétail, bien séparés des points d'eau utilisés par la communauté pour éviter toute contamination ;
10. En situation de crise, acheminement d'eau potable en urgence par camions citernes, distribution d'eau et de kits d'hygiène, réhabilitations de points d'eau en urgence, installation d'infrastructures temporaires d'assainissement, etc.
À Gaza, en Palestine, les eaux usées traitées dans les stations d’épuration du SIF permettent notamment le développement de petites exploitations agricoles
Pakistan, projet BEST : Le SIF intervient dans la zone désertique de Tharparkar par des actions en réponse aux sécheresses intenses récurrentes : eau potable, développement d’activités génératrices de revenus, formations, soutien à l’agriculture et à l’élevage, infrastructures séparées pour le bétail, etc.
Pakistan, intervention d’urgence : en 2022, le Pakistan, l’un des pays les plus vulnérables au dérèglement climatique, a été confronté aux pires inondations de son histoire. Le SIF a notamment procédé en urgence à la réhabilitation de points d’eau dans des enclaves rurales, très difficile d’accès.
Palestine, le traitement des eaux grises : à Gaza, 97 % de l’eau est impropre à la consommation. Le SIF a mis en place 329 stations d’épuration des eaux usées. Un succès : par exemple, 9 bénéficiaires sur 10 ont relevé un large recul des maladies hydriques. Le projet est actuellement étendu à des bâtiments collectifs.
Projets internationaux, les puits : Depuis sa fondation, en 1991, le Secours Islamique France a construit à travers le monde (Afrique, Asie, Proche et Moyen-Orient) plus de 1 000 puits permettant l'accès à l'eau potable. Ces forages, parfois profonds de plus de 75m, sont accompagnées d'infrastructures d'assainissement.
Les populations vulnérables, premières victimes de la crise climatique : les difficultés, voire l’absence totale d’accès à l’eau salubre, à l’assainissement et à l’hygiène sont l’une des principales conséquences du réchauffement du climat. Sur le terrain, le SIF met en place de nombreuses actions en faveur des personnes touchées.
En Syrie, de nombreux projets : basé sur place, le SIF a notamment procédé, en 2021, à la réhabilitation d’un canal long de 20 km. L’action a permis d’irriguer 525 hectares de terres cultivables, permettant à 14 000 agriculteurs de reprendre leur activité. Le canal a créé un cercle vertueux pour plus de 72 500 personnes en relançant l’économie locale et en améliorant la gestion de l’eau.
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