COMMUNIQUÉ DU SECOURS ISLAMIQUE FRANCE (SIF)
Gaza : Un embrasement sans précédent
L’escalade de violence que vit le Proche-Orient depuis le 7 octobre a pris un tournant tragique à tout point de vue. Son paroxysme a été atteint avec l’attaque de l’hôpital Al Ahli Arab de Gaza.
En condamnant cet acte, qui a fait plusieurs centaines de victimes innocentes, le Secours Islamique France (SIF) tient à exprimer en parallèle une position de principe qui l’a guidé depuis sa création il y a plus de 32 ans : rien ne justifie la violence contre les populations civiles, quels que soient leur origine, leur genre ou leur religion. Non seulement c’est contraire à son éthique et aux valeurs qu’il prône, mais cette violence constitue de surcroît une violation du droit humanitaire international.
Basées à Gaza et en Cisjordanie, les équipes du SIF témoignent d’un niveau de destruction sans précédent. L’Office de Secours et de Travaux des Nations unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) alerte : « Gaza est en train de devenir un véritable enfer et est au bord de l’effondrement ». Même les infrastructures vitales tels que les hôpitaux et les écoles sont la cible d'attaques meurtrières.
Cette situation prive la population palestinienne d'un accès à l’eau, à la nourriture, aux soins de santé, aux communications. Tout doit être fait pour s’assurer que les populations et les infrastructures civiles, ou ce qu’il en reste, soient épargnées. Le SIF est particulièrement préoccupé par le sort des enfants, et les violations de leurs droits. Nous appelons tous les acteurs à se mobiliser pour leur protection.
Sans cessez-le-feu et en l’absence de couloir humanitaire dont la sécurité est garantie, les populations civiles ne peuvent recevoir l’aide vitale dont elles ont cruellement besoin. Nous sommes également extrêmement inquiets pour nos équipes sur place et leurs familles.
Notre Chef de Bureau à Gaza, avec qui nous sommes en contact sporadique (jusqu’à quand ?), nous décrit une situation apocalyptique, entre des milliers d’infrastructures détruites, les hôpitaux qui ne peuvent plus soigner les blessés. Certains sont même bombardés ou obligés d’évacuer. Il nous donne des informations de nos collègues sur place : une partie d’entre eux ont perdu leurs maisons, et sont hébergés chez leurs familles ou dans des centres de déplacés. Nous n’avons pas de nouvelles de deux de nos collègues, faute de moyens de communication.
Le SIF dispose sur place d’un stock d’aide d’urgence. Nous attendons que les conditions sécuritaires nous permettent de pourvoir le distribuer sans mettre nos équipes en danger, puisque même les ambulances sont ciblées.
La plateforme des ONG internationales de développement basées en Palestine (AIDA), dont le SIF est membre, alerte : « Un million de Palestiniens qui fuient leurs maisons au milieu des infrastructures détruites les amène à fuir à pied, avec des drones au-dessus de la tête, créant le chaos et la peur. Même avec ces ordres, les civils et des structures civiles sont ciblés, ce qui ne laisse personne en sécurité ».
Et d’ajouter, plus loin dans son communiqué : « Imposer un total siège de Gaza, entravant les approvisionnements essentiels, constitue une punition collective pour toute la population, environ la moitié d’entre eux sont des enfants. »
Le SIF appelle tous les acteurs à œuvrer pour la protection des populations civiles ainsi que des acteurs humanitaires, afin que nous puissions remplir notre mandat et porter assistance aux populations.