COP 26
Les recommandations du SIF aux Etats
pour agir en faveur de la lutte contre le changement climatique
À l’occasion de ce sommet crucial qui se déroule du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, notre ONG présentera l’un de ses projets et sera particulièrement attentive aux engagements des Etats, qui doivent accentuer leurs efforts pour limiter le réchauffement de la planète.
C’est l’évènement mondial absolument incontournable sur les problématiques capitales liées à la lutte contre le dérèglement climatique. Organisée par les Nations Unies, la COP 26 s’est ouverte le dimanche 31 octobre à Glasgow (Ecosse). Pendant 13 jours, ce sommet présidé sur cette édition par le Royaume-Uni, réunira les dirigeants et principaux décideurs venus de 197 pays et organisations régionales, ainsi que des experts et des ONG.
Témoin direct des catastrophes liées à l’eau et au changement climatique, le Secours Islamique France (SIF) prendra la parole à distance lors d’une table ronde virtuelle ce mercredi 3 octobre. Responsable de notre bureau Proche-Orient, Maghreb et Asie, Maria Fraskou présentera l’un de nos projets développé à Gaza.
Le SIF présente un projet de recyclage des eaux usées mené à Gaza
Sur place, nos équipes ont mis en œuvre une stratégie pour augmenter le traitement et le recyclage des eaux usées pour qu’elles puissent être réutilisées (irrigation, arboriculture, etc.) par plus de 1800 personnes. Cette démarche vise à améliorer la gestion des ressources en eaux pour en rendre l’accès durable et de façon raisonnée. En parallèle, le SIF promeut la connaissance et la plus-value du traitement des eaux grises auprès des communautés, organisations engagées dans l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement (EHA), autorités et institutions locales.
Les enjeux de la COP 26 sont cruciaux dans le lutte contre le dérèglement climatique
En tout cas, cette 26e édition de la COP est particulièrement attendue, les enjeux sont très élevés. Il y a six ans, 191 Etats ont signé lors de la COP21 les Accords de Paris sur le climat, dont la vocation se veut de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C dans l’idéal, 2°C au maximum, par rapport à l’époque préindustrielle (1850-1900).
La COP 26 est l’occasion de faire le point : les chefs d’Etat présenteront leurs initiatives et engagements pour notamment réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, des moments forts qui seront suivis d’échanges et de débats. En toile de fond, un objectif affirmé : le renouvellement des engagements pris par les Etats et l’intensification des efforts qui se doivent de devenir encore plus ambitieux. C’est vital pour l’avenir de notre planète ! L’un des autres enjeux majeurs de la COP 26 porte sur le soutien financier des pays en voie de développement pour les aider à faire face : c’est d’autant plus capital que ces Etats sont les plus affectés par les conséquences du changement climatique.
En 2018, un violent tsunami avait touché l’Indonésie, des centaines de milliers de personnes avaient tout perdu du jour au lendemain
40% de la population mondiale menacée par une pénurie d’eau d’ici 30 ans
La COP 26 est une étape cruciale dans la lutte pour le climat. Le SIF tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme : les Etats doivent impérativement prendre conscience que la crise de l’eau est bien réelle. En 2050, 40% de la population mondiale sera frappée par la pénurie. En outre, le nombre de catastrophes naturelles liées aux inondations depuis l’an 2000 a augmenté de… 134%* par rapport aux deux décennies précédentes ! Du côté des sécheresses, leur durée et leur nombre s’est accentué de 29%* sur la même période.
*Source : Rapport de la Commission européenne
L’augmentation du nombre et de l’ampleur des inondations est l’une des graves conséquences du dérèglement climatique, comme ici au Soudan en 2020
Face à la crise climatique, le SIF interpelle les Etats et formule des recommandations
La problématique de l’eau est un enjeu majeur, l’action contre les effets du changement climatique doit s’accélérer, les Etats doivent en prendre conscience !
A l’occasion de la COP 26, le SIF tient donc à rappeler que :
- Les Etats doivent respecter les Accords de Paris pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici à 2030. Cela nécessite la mise en place de mesures ciblées, destinées à réduire l'exposition des communautés les plus vulnérables aux risques du changement climatique. Les gouvernements doivent s’engager plus fortement pour l’adaptation des populations fragilisées et appuyer l’intégration de la réduction des risques dans les stratégies EHA au niveau local et national. C’est indispensable afin de garantir un accès durable et universel aux services d’eau, d’hygiène et d’assainissement ;
- Les Etats doivent prioriser l’eau dans les stratégies et plans nationaux de lutte contre le changement climatique, en cohérence avec les objectifs de l’Agenda 2030 (ODD6). Cette ressource est le premier vecteur du dérèglement climatique, responsable des sécheresses, inondations, ouragans, élévation du niveau de la mer. A long terme, cela participe à la dégradation des terres
- La coopération entre les parties prenantes doit être intensifiée et une gouvernance mondiale de l’eau améliorée à tous les niveaux doit être mise en place. Il est indispensable que soit mis en place une instance intergouvernementale intégrée au système des Nations Unies et dédiée à l’ensemble des problématiques de l’ODD6. Ce processus se doit d’être inclusif et participatif. La Conférence sur l’eau de 2023 est une opportunité que les Etats doivent saisir pour institutionnaliser les rencontres de haut niveau sur l’eau. Pour en savoir plus
Pour le SIF, les Etats se doivent agir d’urgence face à la crise de l’eau. Nous les interpellons sur la nécessité de démontrer une réelle solidarité avec les communautés les plus affectées, qui sont pourtant les moins responsables du dérèglement climatique. Les Etats doivent donc, entre autres, respecter leurs engagements financiers pour soutenir les pays en voie de développement dans leurs actions d’adaptation au changement climatique.