L’équipe du SIF à Gaza témoigne sur Radio France Internationale

Anne Bernas, journaliste à la rédaction de Radio France Internationale (RFI), s’est entretenue avec Riyad Rashwan, travailleur humanitaire au SIF à Gaza-ville et Hicham El Alaoui, coordinateur des équipes du SIF dans la bande de Gaza. Nos membres témoignent de l’aggravation de la situation humanitaire à Gaza, en proie à la famine de masse et aux bombardements incessants. Dans ce long entretien, nos équipes détaillent la réponse d’urgence déployée par le SIF entre le nord et le sud de Gaza ces dernières semaines, dans un contexte où l’enclave est soumise à un blocus humanitaire et à la fermeture de tous les points de passage frontaliers depuis le 2 mars 2025. Selon le Programme alimentaire mondial, plus de 116.000 tonnes de nourriture sont actuellement bloquées aux frontières de la bande de Gaza. Tout comme Riyadh, la majorité des travailleurs humanitaires et les membres du corps médical sont affamés alors même qu’ils tentent de porter assistance à des centaines de milliers de déplacés dans l’enclave.

“On passe parfois deux jours, voire plus, sans manger (...) Il y a deux semaines, j'ai acheté un kilo de farine à 50 euros (..) À cause de la famine et de la malnutrition, plus de 200 personnes sont mortes, dont la moitié sont des enfants. Il n'y a plus de lait pour les bébés, il n'y a plus d’aliments qui peuvent sauver les enfants à Gaza”, déplore Riyad Rashwan, travailleur humanitaire SIF.

Dans cet entretien pour Radio France Internationale, Hicham El Alaoui, coordinateur des équipes du SIF à Gaza, détaille les grandes lignes de la réponse d’urgence déployée par le SIF ces derniers jours, notamment la distribution d’eau potable du nord au sud de l’enclave. L’opération comprend la distribution de 2 millions de litres d’eau potable aux populations survivant dans les camps de déplacés de Khan Younis. En parallèle, les équipes du SIF opèrent une distribution de 15 millions de litres d’eau potable aux populations vulnérables dans le nord de la bande de Gaza, zone particulièrement affectée par le blocus humanitaire et les ordres d’évacuation.

“On distribue à peu près six litres d'eau par personne par jour (...) On essaie de soulager ceux qui marchent des heures pour quelques gouttes (...) On fait des distributions avec l’aide des camions citernes avec notre équipe et nos partenaires. On essaie de négocier avec les quelques unités de dessalement qui ont besoin de tout ce qui est énergie pour faire marcher leurs unités. Mais le prix du fioul et les pénuries impactent beaucoup notre travail”, précise Hicham El Alaoui, coordinateur des équipes du SIF à Gaza.

Ces dernières semaines, les équipes du SIF ont également distribué plus de 15.000 colis de légumes frais aux populations déplacées dans le nord de l’enclave, en s’approvisionnant auprès des rares agriculteurs et fournisseurs locaux. Ces denrées vitales pour l’être humain sont dorénavant introuvables dans la bande de Gaza : seulement 1,5% des terres agricoles de Gaza sont encore cultivables, selon un dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) parue le 7 août 2025, en s’appuyant sur des données satellitaires.

Une raréfaction des produits agricoles qui s’intensifient après les multiples ordres d’évacuation sur le territoire ces derniers jours, comme l’explique Hicham Al-Alaoui à Anne Bernas, journaliste pour RFI:

“Les colis de légumes de cinq kilos coûtaient jusqu'à 85 € le mois dernier mais les prix continuent d’augmenter. Depuis peu, on n'arrive plus à trouver des quantités suffisantes parce qu'avec les ordres d'évacuation des quelques terrains agricoles, les agriculteurs ont été forcés de quitter leurs terres”, précise Hicham Al-Alaoui, coordinateur en France des équipes du SIF à Gaza.

Face à cette crise alimentaire et humanitaire sans précédent, votre soutien est indispensable pour continuer à agir. Ensemble, mobilisons-nous pour venir en aide aux familles les plus vulnérables.