don afghanistan
« Construire des réponses humanitaires durables »
pour les réfugiés afghans présents au Pakistan
Formations professionnelles, allocation temporaire de subsistance, développement d’activités génératrices de revenus… En partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), le Secours Islamique France (SIF) mène au Pakistan un projet sur le long terme pour aider des personnes en grande difficulté, Afghanes ou pakistanaises, à renforcer leur sécurité alimentaire en s’assurant un revenu pérenne. De nombreuses femmes sans ressources ont été intégrées dans ce programme. Responsable de projets au SIF, Anna P-E. explique la démarche du SIF.
Pourquoi les réfugiés Afghans présents au Pakistan ont-ils besoin d’aide humanitaire ?
Malheureusement, les réfugiés afghans vivent dans des conditions déplorables dans certains des districts les plus pauvres du Pakistan. Chaque jour, ils souffrent d'un manque d'accès aux services de base, aux moyens d’existence et la plupart n’ont pas de logement décent, voire même d’abri tout court. Sans oublier le manque, voire l’absence de ressources…
On imagine qu’il leur est difficile de subvenir à leurs besoins fondamentaux…
Difficile, voire impossible ! Une grande partie de ces réfugiés ne vivent pas, ils survivent. Leurs ressources sont très limitées : seuls 22 % d’entre eux parviennent à trouver une source de revenus au Pakistan, presque uniquement des hommes ! Même les personnes qui parviennent à trouver du travail sont en grande difficulté : ce sont généralement des emplois journaliers, avec de très faibles salaires.
En quoi consiste le projet du SIF ?
Avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), nous travaillons pour aider les réfugiés, mais aussi des personnes très précaires de la communauté locale, à développer leurs moyens d’existence. Âgés de 17 à 40 ans, les bénéficiaires se sont installés dans des zones urbaines et rurales de la province de Khyber Pakthunkhwa, frappée par le taux de pauvreté le plus élevé du Pakistan. En menant des évaluations, on est arrivés à un constat : outre un marché de travail particulièrement difficile d’accès, les possibilités d’embauche des réfugiés afghans sont limitées à cause d’un manque d’éducation scolaire et de formation professionnelle.
Le SIF se concentre donc sur les moyens d’existence…
C’est capital pour qu’ils retrouvent leur autonomie, et s’insèrent dans la société pakistanaise. Nous avons donc passé des accords avec des organismes de formation reconnus. Les cours sont donnés par des professionnels, dans des domaines variés, où il y a des opportunités de travail, comme la mécanique, la plomberie, la confection de vêtements, le maraîchage, ou encore l’élevage. Les bénéficiaires sont Afghans, mais aussi issus de la communauté locale. Au total, nous soutenons 800 personnes sans emploi.
Quel est le suivi effectué par le SIF ?
Les bénéficiaires échangent régulièrement sur leur évolution avec nos équipes, et nous leur versons une allocation pour qu’ils puissent subvenir aux besoins fondamentaux de leur famille pendant la formation. À la fin des cours, ils sont diplômés, et le SIF leur propose des formations complémentaires sur des compétences clés, tels que la gestion d’entreprise, la vente ou encore le marketing et la communication. On les aide ensuite à trouver du travail, ou on leur donne les moyens de créer leur propre activité génératrice de revenu.
De quelle manière ?
Pour les personnes qui souhaitent s’insérer sur le marché de l’emploi, on les aide à identifier les opportunités et à effectuer les démarches. Pour les activités génératrices de revenus, le SIF peut leur fournir un capital de départ, des outils… On fait tout pour que nos bénéficiaires puissent se stabiliser, développer et pérenniser leur source de revenu dans la durée, ce qui améliore aussi durablement leur sécurité alimentaire.
Le SIF accorde une attention particulière aux femmes…
Oui, parce qu’il est très difficile pour elles de s’en sortir au Pakistan. Par exemple, nous formons spécifiquement 200 femmes à l’élevage de volaille. De la formation au matériel et au bétail, on leur fournit tout de A à Z. Nos équipes les aident ensuite à accéder aux marchés locaux pour qu’elles s’assurent des revenus réguliers en vendant la partie de leur production qu’elles ne consomment pas.
ONG de solidarité, le SIF est labellisé par le Don en Confiance