CONFLITS ARMÉS
STOP AUX ATTAQUES SUR LES ÉCOLES !
Lors des deux dernières années, plus de 5000 établissements scolaires ont été pris pour cible ou occupés à des fins militaires dans des zones de guerre. A l’occasion de la Journée mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques de ce 9 septembre, et avant le Sommet des Nations unies sur la transformation de l’éducation qui se déroulera du 16 au 19 septembre, le SIF dénonce la situation et interpelle les États et les groupes armés.
« Lorsque la paix disparaît, les enfants sont les premiers à payer le prix de cette perte tragique. Il est capital d'agir pour les protéger et leur assurer un avenir plus sûr et meilleur. » Prononcés en juillet 2022, les mots de Virginia Gambra, Représente spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, dénoncent un véritable fléau. Dans le monde, les enfants sont les victimes collatérales de guerres à l’impact dévastateur.
Au mépris du Droit international humanitaire, qui oblige les parties prenantes des conflits à prendre des mesures de protection de l’enfance, les attaques contre les écoles sont récurrentes, et d’une violence inouïe. Elles sont menées par des forces armées et des groupes non étatiques, qui ne se fixent aucune limite : enrôlement d’enfants soldats, bombardements et incendies des écoles, meurtres, blessures graves, viols, enlèvements, arrestations arbitraires. Les filles, particulièrement vulnérables, sont particulièrement exposées aux violences.
En 2 ans, au moins 9000 personnes ont été blessées ou tuées dans des attaques d’écoles
Et le rapport L’éducation prise pour cible, publié en 2022 par la Coalition mondiale pour protéger l’éducation contre les attaques (GCPEA) n’incite pas à l’optimisme. Bien au contraire : en 2020 et 2021, plus de 5000 attaques distinctes contre des établissements scolaires ou des universités, ou leur utilisation à des fins militaires, ont été recensées dans le monde. Le bilan humain est dramatique : ils sont plus de 9000 élèves, étudiants, enseignants et universitaires à avoir été blessés ou à avoir perdu la vie à cause de ces attaques.
Certaines zones sont particulièrement touchées : par exemple, l’escalade de la violence de mai 2021 en Palestine a eu pour conséquence la destruction ou l’endommagement du quart des écoles de Gaza. Évidemment, l’Ukraine n’est pas épargnée : après six mois de conflits, 2 400 écoles ont été endommagées et 269 ont été rayées de la carte, selon les autorités locales. Le GCPEA a également constaté une augmentation des attaques dans des pays comme la Colombie, l’Éthiopie, le Myanmar, le Burkina Faso ou encore le Mali.
Dans les zones de conflits, comme ici en Palestine, il est très fréquent que les écoles soient touchées par les belligérants au mépris du droit international humanitaire
Les attaques contre les écoles, un danger pour l’éducation
Le Sahel, où la population est particulièrement jeune et vit dans une insécurité permanente, est d’ailleurs particulièrement touché : au moins 5 500 écoles sont fermées à cause du contexte. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, plus de 8 millions d’enfants de 6 à 14 ans ne sont plus scolarisés, soit… plus d’un enfant sur deux de cette classe d’âge* !
Dans cette région du monde comme ailleurs dans pareille situation, les effets sont dévastateurs sur leur éducation et leur bien-être**. L’occupation ou la destruction des écoles bouleversent l’accès à l’apprentissage. Sur le long terme, les conséquences sociales et économiques sont réelles, et pour cause : l’éducation représente bien plus que le droit d’apprendre.
(*) https://reliefweb.int/report/burkina-faso/rapport-de-d-marrage-de-l-tude-sur-les-obstacles-l-acc-s-et-la-continuit-de-l
(**) https://reliefweb.int/report/burkina-faso/rapport-de-d-marrage-de-l-tude-sur-les-obstacles-l-acc-s-et-la-continuit-de-l
Les enfants, victimes collatérales extrêmement fragilisées
C’est aussi à l’école que les enfants trouvent un cadre serein en leur permettant notamment l’accès à la nourriture, à l’eau potable, aux soins de santé et à de bonnes conditions d’hygiène. Son rôle est aussi d’assurer un soutien psychosocial, condition sine qua non pour permettre à ces enfants de mieux affronter les traumatismes auxquels ils sont confrontés.
L’école les protège donc de multiples dangers, il en va parfois de leur survie, et encore davantage en période de conflits, marqués par des abus et de l’exploitation, notamment des filles. Pendant ces crises, les violences sexuelles basées sur le genre, comme les mariages forcés ou les grossesses précoces, augmentent fortement.
Le Secours Islamique France (SIF) appelle à la fin des attaques contre l’éducation
Le Secours Islamique France est très impliqué par des projets sur le terrain et des actions de plaidoyer dans la protection et le bien-être de l’enfance. Alors que va se tenir aux Nations unies, du 16 au 19 septembre à New York, le Sommet sur la transformation de l’éducation, notre ONG appelle les gouvernements et les groupes armés à mettre fin aux attaques contre l’éducation, et à cesser toute utilisation des écoles à des fins militaires :
Ils doivent également soutenir les mécanismes internationaux qui permettent d'engager des poursuites, ainsi que les mécanismes de surveillance et de communication systématiques des violations des droits des enfants dans les conflits par les Nations Unies.
Pour le Secours Islamique France, l’éducation doit être une priorité des interventions humanitaires et être considérée comme un service essentiel.
En outre, ce Sommet sur la transformation de l’éducation est aussi une opportunité pour la France, et les autres États pourvoyeurs de l’aide humanitaire et de l’aide au développement, d’une part, de réaffirmer l’importance de l’éducation en contexte de crise ; et d’autre part de renforcer la coopération avec les pays les plus démunis pour mettre en place des systèmes éducatifs résilients, sûrs, inclusifs et de qualité :
(***) Education Cannot Wait, 2021, https://www.educationcannotwait.org/
Actions de plaidoyer, projets humanitaires sur le terrain… Le SIF agit face aux conséquences dramatiques des conflits armés sur l’éducation
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