Don Tchad - Sécheresses et inondations
aide humanitaire : le Secours Islamique France (SIF) en action
En collaboration avec une ONG partenaire, nos équipes ont procédé à la distribution de produits alimentaires et de kits d’hygiène dans la capitale, N’Djamena, pour des personnes extrêmement fragilisées par la succession de sécheresses et d’inondations.
Comme les autres États du Sahel, le Tchad n’est pas seulement l’un des pays les plus pauvres du monde. Il figure aussi parmi les plus vulnérables aux effets du dérèglement climatique. L’alternance de cycles de plus en plus longs de sécheresse avec des inondations exerce un impact désastreux sur les conditions de vie de la population. Quelques semaines après les ravages provoqués par les précipitations diluviennes de la saison des pluies, l’état d’urgence reste en vigueur à cause d’une grave crise humanitaire. Sur place, le Secours Islamique France (SIF) vient de déployer une action pour 1 200 personnes extrêmement vulnérables, qui n’avaient accès à aucune aide.
QUE S’EST-IL PASSÉ AU TCHAD ?
En fin d’année dernière, le Tchad est frappé depuis plusieurs mois par une sécheresse très grave quand arrive la saison des pluies. Et, contrairement à ce qui se passe en Somalie, où l’eau se fait encore attendre pour la 6e année consécutive, les précipitations sont bien au rendez-vous. Mais ce qui devrait être une bonne nouvelle se transforme en drame : les sols sont trop arides pour absorber le flux d’eau, très intense et continu. Dix-huit des vingt-trois provinces du Tchad sont touchées par des inondations et d’innombrables personnes sont contraintes de fuir. Dans la capitale, c’est le chaos : plus du quart de N’Djamena est complètement submergé. En milieu rural, 465 000 hectares de diverses cultures sont détruits, 170 000 têtes de bétail et 300 000 volailles périssent sous les eaux.
LE TÉMOIGNAGE
« Faim, maladies… Le danger est réel »
« Dès qu’il y a des inondations quelque part, il y a de l’insalubrité. Les infrastructures d’accès à l’eau potable sont endommagées, voire complètement détruites. Les débris liés aux destructions, ou encore les cadavres de bétail, polluent les eaux d’usage domestique encore accessibles. Les dangers d’épidémies, comme le choléra, la diarrhée et la dysenterie, sont réels. À cela s’ajoute la faim : les personnes sinistrées perdent leurs moyens d’existence, et les denrées alimentaires deviennent rares et chères… »
TCHAD : L’INTERVENTION DU SECOURS ISLAMIQUE FRANCE
Il y a quelques jours, le SIF a déployé, en collaboration avec son partenaire local, Help Tchad, une action pour soutenir 1 200 bénéficiaires qui n’avaient accès à aucune aide humanitaire. Après avoir vécu dans des camps de fortune, insalubres et surpeuplés, ces personnes sont des « retournés ». Extrêmement fragilisés, ces enfants, ces femmes et ces hommes sont tout juste de retour dans le 7e arrondissement de N’Djamena, l’un des plus précaires de la capitale. L’intervention du SIF compte deux aspects :
1. FACE À LA FAIM, DE L’AIDE ALIMENTAIRE
Nos équipes ont procédé à la distribution de colis de produits alimentaires de première nécessité. Chaque bénéficiaire a reçu 1 sac de 25 kg de riz, 1 sac de 50 kg de maïs, 1 sac de 10 kg de sucre, un bidon de 5 litres d’huile et de l’eau potable. Une action très importante, vouée à permettre à des personnes qui ont tout perdu de subvenir à leurs besoins immédiats. Au Tchad, l’insécurité alimentaire gagne du terrain, conséquence de la catastrophe. Dans ce pays d’Afrique, les rendements de l’agriculture sont capitaux. Quand les denrées deviennent trop rares, elles sont nécessairement importées. Leurs prix montent en flèche sur les marchés locaux et deviennent hors de portée des plus démunis…qui ont, en plus, perdu leur revenu ! Au Tchad, plus de 75 % de la population vivent des travaux agricoles…
Au Tchad, l’alternance de sécheresses et d’inondations fragilise la population, qui a besoin d’aide humanitaire
2. FACE À L’INSALUBRITÉ, DES KITS D’HYGIENE ET DE LA SENSIBILISATION
Alors que plusieurs semaines se sont écoulées depuis les inondations, des nappes d’eau stagnantes demeurent dans la capitale. Contaminée, la ressource est très dangereuse pour la santé publique : elle favorise la malnutrition des enfants, et fait planer la menace d’épidémies de maladies très graves, telles que le choléra, la diarrhée aigüe ou encore la dysenterie. Les personnes que nous soutenons y sont particulièrement exposées, tant leurs habitations avaient été endommagées par la catastrophe climatique.
Le SIF leur a distribué des kits contenant une natte de trois places, une couverture, une bâche, une moustiquaire et dix savons. L’action a été renforcée par l’organisation de séances de sensibilisation aux bons gestes liés à l’hygiène et à l’assainissement en contexte de crise. Des volontaires de la communauté locale ont été spécifiquement formés pour pérenniser ces bonnes pratiques, et donner la capacité à la population locale de réagir le plus rapidement et le plus efficacement possible en cas de nouvelle crise.
Les Tables du Ramadan se sont conclues sur un repas festif et une distribution de cadeaux
SÉCHERESSES ET INONDATIONS : SUJETS LIES
La sécheresse, une réalité dévastatrice pour les plus vulnérables. Sur les 50 dernières années, la sécheresse est la catastrophe climatique qui a tué le plus d’êtres humains. Ce sont les pays en développement qui sont le plus touchés, en Afrique et en Asie. Sur le terrain, le SIF mène de nombreuses actions pour aider les personnes touchées à faire face aux conséquences de ce fléau.
« Le réchauffement climatique est une catastrophe pour les populations démunies » prévient Souleymane A.G., le Directeur des Programmes et des Opérations à l’international du SIF. Madagascar, Pakistan, Haïti, Kenya, Nigéria… Nos équipes interviennent en urgence et sur le long terme là où les besoins l’exigent.
En 2022, le Pakistan avait subi des inondations de grande ampleur à la suite d’une sécheresse prolongée. Présent sur place depuis 2008, le Secours Islamique France était intervenu en urgence pour soutenir les populations sinistrées, et continue d’agir sur le long terme.