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JI des Droits des Femmes
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NIGÉRIA : DES ESPACES SÉCURISÉS POUR FEMMES VULNÉRABLES
Dans l’État de Zamfara, le SIF a réhabilité quatre bâtiments pour les transformer en centres d’accompagnement social exclusivement réservés à des femmes victimes de violences basées sur le genre, et à leurs enfants. En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, nous vous proposons de le découvrir en détail ce projet mené en partenariat avec le Centre de Crise et de Soutien (CDCS) du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères . Au total, 280 femmes ont été prises en charge.
Leur vie a brusquement tourné au cauchemar. Au Nigéria, plus d’un tiers des femmes de 15 à 49 ans ont subi au moins une fois des violences basées sur le genre : abus, traite d’êtres humains, exploitation, violence domestique ou encore, mariage forcé. Profondément traumatisées, elles ont besoin d'accompagnement durable pour se reconstruire.
« Ces femmes ont besoin de se sentir écoutées, respectées, accompagnées… »
C’est la vocation de l’un des projets du Secours Islamique France, déployé dans l’État de Zamfara, une zone située dans le Nord-Ouest du pays, troublée par un fort taux de criminalité, dont de nombreux kidnappings et autres incidents de protection. En partenariat avec le CDCS et une ONG locale, Life Helpers Initiative, nos équipes ont entièrement réhabilité quatre bâtiments pour en faire un espace sécurisé, qui propose des accompagnements sociaux complets.
« Ces femmes ont besoin de se sentir écoutées, respectées, et accompagnées, explique Romane B., Chargée de Programmes d’Urgences au SIF. Ce sont de véritables survivantes, on les aide à retrouver leurs capacités d’agir pour elles-mêmes… » Cet espace sécurisé est réservé aux jeunes filles et femmes identifiées par le SIF (« Il y a une exception pour celles qui ont des enfants, qu’elles peuvent amener avec elles, précise Romane B.) ou qui ont appelé à l’aide.
Des travailleurs sociaux spécialement formés aux questions des violences basées sur le genre
Après une campagne de sensibilisation dans de nombreux villages, une ligne téléphonique spécifique a été mise en place pour celles qui éprouvent le besoin d’une prise en charge. Le processus débute par des évaluations individuelles menées par les 12 travailleurs sociaux du Secours Islamique France, spécialistes des questions des violences sur le genre. En amont du projet, toute l’équipe a été spécialement formée aux premiers secours psycho-sociaux, et à l’identification des besoins individualisés de chacune des femmes accueillies à l'espace sécurisé.
« Une fois la première étape passée, poursuit Romane B., un case manager intervient. C’est un spécialiste qui s’occupe notamment de la construction, en collaboration avec les survivantes, d’un parcours d’accompagnement individualisé visant à soutenir leur processus, souvent très long, de guérison. Pour plus d’efficacité, les différents intervenants établissent une cartographie des services disponibles dans la région. C’est très important pour établir une prise en charge médicale et le suivi psychologique le plus pertinent et efficient possible, surtout dans des zones reculées… »
Le projet est notamment pensé pour accompagner des femmes vulnérables à reprendre confiance en elles
En parallèle du parcours de soin, les femmes accueillies à l’espace sécurisé participent à de nombreuses activités. « Les équipes du SIF proposent des moments récréatifs, des jeux collectifs, ou encore des séances de respiration ou de bien-être, complète le Chargée de Programmes d’Urgence du SIF. Ce volet du projet est pensé pour que ces femmes se réapproprient leur corps, et reprennent progressivement confiance en elles. La plupart se sentent complètement brisées quand elles arrivent… »
« La finalité du projet, c’est qu’elles soient, si elles le souhaitent, réintégrées dans leur communauté », conclut Romane B, qui précise que dans certaines localités, un fort stigma existe autour des victimes de violences basées sur le genre. Le SIF sensibilise donc leurs familles, et la communauté si la personne concernée le demande, pour faciliter sa réintégration, qu’elle soit communautaire, ou dans son environnement familial.