En Indonésie, un projet multiforme de réponse aux catastrophes

Dans ce pays d’Asie, le SIF est intervenu en urgence après les éruptions volcaniques dramatiques du Mont Lewotobi pour assurer l’essentiel, avant d’intervenir sur le long terme pour préparer la population à mieux gérer les risques, et à réagir de façon autonome et efficace en cas de nouvelle catastrophe.

Le territoire de l’Indonésie est situé dans une zone d’intenses activités sismiques. Pour la population, les conséquences peuvent être très difficiles : ce pays d’Asie est exposé à des risques très forts de catastrophes naturelles. Les éruptions volcaniques en font partie : en fin d’année dernière, le Mont Lewotobi est soudainement entré en éruption… 17 fois ! Face au danger, plus de 13 000 personnes ont dû être évacuées de la zone. Une partie d’entre elles ont tout perdu.

En réponse, le Secours Islamique France a déployé des actions d’aide d’urgence pour 3 500 sinistrés, en collaboration avec un partenaire local, YKMI. Ensemble, nous agissons dans quatre camps de fortune sous-équipés qui les accueillent dans la zone de Larantuka City. La priorité a été donnée à l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, cruciaux pour éviter la propagation de maladies potentiellement mortelles :

- Installation de citernes pouvant stocker jusqu’à 1 100 litres d’eau, régulièrement alimentées par le SIF et son partenaire ;

- Livraison régulière d’eau potable par camions : chaque véhicule a une capacité d’acheminement de 5 000 litres ;

- Installation de toilettes provisoires et de douches ;

- Organisation de sessions de sensibilisation aux règles d’hygiène de base à respecter dans ce type de contexte : les camps sont marqués par une extrême promiscuité.

Le water-trucking permet d’acheminer des milliers de litres d’eau en urgence pour les sinistrés de catastrophes

Ces actions sont très importantes pour les sinistrés, et particulièrement les enfants. Le SIF leur a d’ailleurs accordé une attention particulière. Ainsi, en parallèle, les efforts ont été multiplié pour assurer la continuité de l’éducation scolaire de 300 enfants.

Nos équipes ont notamment distribué 300 kits de fournitures, et installé 20 tableaux, dans des écoles temporaires. Le SIF a également formé 30 enseignants pour leur donner les clés pour des cours réussis malgré la situation de crise.

Le SIF a distribué 300 kits de fourniture scolaire pour assurer la continuité des cours dans des écoles touchées par l’éruption volcanique, en Indonésie.

Ce volet consacré à l’éducation nous tenait particulièrement à cœur afin d’éviter que ces enfants paient au prix fort le retard qu’ils étaient en train de cumuler ! Le SIF se projette donc déjà vers l’avenir, et pas seulement dans les mots. Ainsi, sur le terrain, les actes suivent, et des actions sur le long terme ont succédé à l’urgence.

L’intervention du SIF en Indonésie en réponse à l’éruption du Mont Lewotobi s’inscrit dans un long processus, qui s’étend sur quinze mois. Si les actions d’urgence sont cruciales dans un premier temps, les étapes suivantes sont tout aussi importantes. C’est le cas de l’approfondissement des relations avec les autorités locales, pour affiner la connaissance du contexte. Nos équipes ont notamment :

- Renforcé le partenariat du SIF avec le Ministère indonésien des Affaires sociales : le personnel de l’institution a été invité à partager son expérience et expertise lors d’un atelier sur la réduction des risques de catastrophes.

- Participé au mois national indonésien de la réduction des risques de catastrophes, et à une Conférence nationale sur la Gestion communautaire des risques de catastrophe. D’autres évènements nationaux sur le thème ont été parrainés par notre ONG.

- Organisé des réunions de coordination avec le Ministère indonésien des Affaires sociales dans notre zone d’intervention, pour harmoniser les efforts, donc optimiser l’efficacité des interventions ;

- Réalisé des enquêtes de terrain dans quatre villages théoriquement préparés aux catastrophes, les Kampung Siaga. Une démarche vouée à identifier les manques et aspects à améliorer, en collaboration, toujours, avec les autorités locales.

Une fois ce travail global mis en place, le SIF s’est directement tourné vers les communautés locales touchées par la crise. Pour nos équipes, c’est une condition sine qua non à la réussite durable de leurs intervention : les personnes concernées connaissent mieux que quiconque leurs besoins spécifiques, notamment liées aux contraintes de leur cadre de vie.

De plus, la participation active des communautés renforce l’appropriation des projets, et la priorisation des solutions à mettre en place : écoutés, les bénéficiaires se sentent respectés, et acteurs de leur retour à l’autonomie ! Toutes les actions suivantes ont impliqué plus de 7 500 personnes vulnérables.

- Formation des villageois à l’évaluation des aléas, de la vulnérabilité et des capacités à l’aide de méthodes d’évaluation rurale participative, leur permettant ainsi d’évaluer les risques locaux et de renforcer leur résilience

- Animation d’ateliers dans des villages pour analyser les risques de catastrophe et élaborer avec la communauté une cartographie des aléas potentiels, ce qui favorise ainsi la connaissance de l’espace et une planification éclairée.

- Appui des villageois dans l’élaboration de leur propre plan de réduction des risques de catastrophe

- Formation des villageois aux procédures d’intervention d’urgence, notamment la recherche et le sauvetage, les premiers secours et l’évacuation.

- Formation des villageois aux bonnes pratiques liées à l’eau et à l’hygiène en situation d'urgence afin de lutter contre la propagation d’épidémies en cas de catastrophe

La solidarité est cruciale pour Msaidie et les siens

- Modernisation des installations sanitaires dans les villages, capitales pour la santé publique

- Soutien d’activité telles que la plantation d'arbres et la conservation des sols pour atténuer les risques environnementaux

Le SIF a contribué à mener des réhabilitations d’infrastructures clés, dégradées par l’éruption

- Appui des villages dans l'élaboration de plans d'urgence décrivant des actions spécifiques pour différents scénarios de catastrophe.

- Réalisation de simulations interactives impliquant les acteurs locaux pour s'entraîner à la prise de décision et à la coordination en cas de crise.

- Formation des membres des communauté et des équipes d'intervention d'urgence à participer à une simulation de catastrophe réaliste.

- Organisation d’exercices grandeur nature dans chaque village, très importants afin de tester l'état de préparation et identifier les lacunes restantes.

- Élaboration et distribution de supports d'information, d'éducation et de communication autour de la réduction des risques de catastrophes

- Organisation d’un atelier sur l’impact désastreux du changement climatique sur les risques de catastrophe

Outre les projets globaux, le SIF est intervenu spécifiquement pour 800 petites filles et garçons, dans les écoles de 4 villages jugés à hauts risques :

- Organisation d’ateliers pour élaborer des plans de réduction des risques de catastrophe personnalisés pour chaque école identifiée

- Animation d’ateliers avec les enseignants et les élèves pour évaluer les risques et cartographier les dangers en milieu scolaire.

- Formation des élèves à la préparation aux catastrophes

- Formation du personnel scolaire et des élèves aux procédures d’intervention d’urgence, y compris aux exercices d’évacuation.

- Réalisation de simulations de catastrophe dans chaque école pour tester le niveau de préparation et identifier les points à améliorer

- Améliorer des installations liées à l’eau dans les écoles pour mieux prévenir les problèmes d’hygiène et de maladies en cas de catastrophe. Ces réhabilitation s’accompagnent de la distribution de fiches informatives sur les risques sanitaires en cas de crise.

En Indonésie, le SIF intervient sur le long terme pour aider les écoles à mieux faire face aux futures catastrophes

Enfin, l’un des grands avantage de l’approche adoptée par le SIF ne se voit pas au premier abord, mais elle est bien réelle : les connaissances cumulées par 7 500 personnes directement concernées par les actions sont ensuite partagées par elle-même dans leur cercle proche, qui le partage lui-même, et ainsi de suite. Un cercle vertueux de forme, renforçant les capacités de résilience à une plus large échelle…

Comme l’une des filles de Msaidie, de nombreuses personnes, à Mayotte, on besoin d’aide alimentaire