Syrie : un espace sûr pour des familles déplacées

 

Grâce à un programme du SIF, des familles qui ont dû fuir leur maison en Syrie sont hébergées dans des établissements réhabilités et adaptés aux enfants et adolescents.

 
Maher*, 16 ans, réside à Homs, en Syrie. Il souffre de handicaps mentaux et physiques dus à un manque d’oxygène à la naissance. En 2011, alors âgé de 10 ans, Maher vivait avec sa famille dans le quartier de Baba Amr, dans la ville de Homs. Cette année-là, le jeune garçon a perdu son père, au cours des destructions massives qui ont frappé de nombreux quartiers de Homs. Maher et ses cinq frères et sœurs ont dû quitter leur maison, avec leur mère, désormais seule en charge de toute la famille.
 
Après plus de six ans de conflit en Syrie, 6,5 millions de personnes, dont 2,8 millions d’enfants, sont encore déplacés à l’intérieur du pays. Près de 2,4 millions de personnes déplacées ont besoin d’aide pour se loger. Dans le seul gouvernorat de Homs, plus d’un demi-million de déplacés internes (IDP) ont été contraints de quitter leur habitation et de chercher protection ailleurs. A la fin de l’année 2016, plus d’un million de personnes dans le gouvernorat avaient encore besoin de protection et d’aide humanitaire.
 
La famille de Maher a dû fuir plusieurs fois. Elle a notamment trouvé refuge dans une école utilisée comme abri collectif. Dans cette école, le garçon, ses frères et sœurs et leur mère partageaient un espace restreint avec de nombreuses autres familles elles-aussi déplacées, sans infrastructures ni services de base. En quête de meilleures conditions de vie, la famille de Maher a finalement rejoint une autre école qui fait partie de l’un des sept établissements d’hébergement réhabilités par le Secours Islamique France (SIF).
 
Avec le soutien du Fonds humanitaire syrien (SHF), le SIF a pour objectif de fournir hébergement et protection à plus d’un millier de personnes déplacées internes en situation de vulnérabilité. L’ONG française sécurise et aménage des espaces de vie. Elle veille également à ce que ces abris protègent des conditions climatiques et garantissent vie privée et dignité aux familles qui y sont hébergées. Les femmes et les enfants, comme Maher et sa famille, ont particulièrement besoin de ce soutien : ils passent généralement davantage de temps à la maison et sont donc plus touchés par des mauvaises conditions d’hébergement.
 
Au sein de l’école réhabilitée, un centre destiné à l’accueil des enfants fournit un soutien aux enfants et adolescents qui ont été affectés physiquement, psychologiquement et socialement par cette crise. Cet espace permet aux enfants de jouer, d’apprendre et d’interagir entre eux dans un environnement sain et sûr. Depuis qu’il vit dans cette nouvelle école, la santé de Maher s’est améliorée. Les autres résidents ont remarqué que l’adolescent s’est ouvert. Il s’est même précipité pour aider une famille nouvellement arrivée ici. « Je veux jouer tous les jours, et apprendre encore et encore », se réjouit aujourd’hui Maher.
 
* Le prénom a été modifié afin de préserver l’anonymat de l’adolescent et sa famille.
 
Cet article a été initialement publié en anglais [https://www.unocha.org/story/syria-creating-safe-space-internally-displaced-families] sur le site du Bureau des Nations unies de Coordination des Affaires humanitaires (OCHA). La version française ci-dessus a été traduite et adaptée par le SIF et n’engage pas OCHA.