Syrie : six ans de conflit et des besoins humanitaires considérables

 
syrie 6 ans conflit
 
Alors que le conflit en Syrie entre dans sa septième année, nous poursuivons nos actions auprès des populations touchées en Syrie et à l’extérieur du pays.
 

Des situations d’urgence en Syrie et à l’extérieur

 
Le Secours Islamique France agit auprès des populations qui ont été contraintes de fuir les combats, qu’elles aient été déplacées à l’intérieur de la Syrie ou qu’elles soient réfugiées ou demandeurs d’asile au-delà des frontières syriennes, au Liban, en Jordanie, en Grèce et en France.
 
Nous sommes présents depuis 2008 en Syrie, au départ auprès des réfugiés irakiens. Nous avons ensuite mené des actions dans la région de Raqaa en réhabilitant des écoles isolées, dans le cadre de programmes d’accès à l’eau et d’assainissement.
 
Le SIF était à Damas dès le début du conflit. Nous avons donc mené des actions directement sur place auprès des déplacés, très nombreux, dans Damas et sa banlieue. Depuis 2011, date à laquelle ont commencé les violences, nous avons apporté une aide alimentaire, réhabilité des centres d’accueils et distribué des kits d’hygiène et des kits grand froid. 
 
Nous travaillons actuellement en partenariat avec des grands bailleurs de fonds institutionnels, l’Unicef, l’UNHCR et OCHA, dans le cadre de projets de réhabilitation d’abris collectifs et individuels et d’accès à l’eau et à l’assainissement, des projets d’éducation (réhabilitation de locaux et programmes d’auto-apprentissage)  et de protection de l’enfance (centres sociaux).
 

Un appel à la communauté internationale pour les Syriens

 
Après six ans de conflit et en l’absence de solution politique, le Secours Islamique France exhorte la communauté internationale à ne pas oublier les Syriens et Syriennes. Malgré la complexité, l’ampleur et la durée du conflit, les parties belligérantes et la communauté internationale ont la responsabilité d’agir pour le retour à la paix et l’arrêt des atrocités dont sont victimes les populations civiles.
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Respecter et appliquer le Droit international humanitaire (convention de Genève sur les conflits armés)

 
-        l’accord de cessez-le-feu doit être impérativement respecté partout et par toutes les parties au conflit
-        La communauté internationale doit promouvoir encore plus activement le règlement politique du conflit et doit condamner fermement les violations du Droit international humanitaire qui continuent d’être perpétrées.
-        Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, maisons, etc.) doivent cesser : aucun civil ne doit tomber sous les attaques des belligérants et leur protection doit être garantie dans les zones de conflit, lors des évacuations et leurs déplacements vers des lieux plus sûrs.

 

Permettre immédiatement l’accès humanitaire et l’acheminement de l’aide auprès de l’ensemble de la population dans le besoin

 
-        Il ne devrait pas y avoir un seul jour sans que l’aide humanitaire ne puisse être acheminée vers les zones affectées par le conflit. La pratique du siège, particulièrement, et les attaques et les entraves que subissent les convois des travailleurs humanitaires ne peuvent être plus longtemps tolérées.
Les parties belligérantes doivent absolument permettre un accès aux populations dans le besoin, et ce urgemment. Ils doivent garantir la mise en place de corridors humanitaires (accès inconditionnel aux populations victimes, protection des convois et travailleurs humanitaires, levée des contraintes administratives, …).
-        L’ensemble des acteurs de l’aide présents sur le terrain doivent respecter les principes humanitaires de neutralité, d’indépendance et d’impartialité. Ces principes doivent être inscrits dans toute action visant à aider les populations affectées par le conflit, et cela sans discrimination aucune et conformément aux bonnes pratiques du CICR.
-        L’efficacité de l’aide doit reposer sur une bonne coordination entre les acteurs et une bonne planification des interventions.
 

Garantir les moyens permettant de faire face aux besoins d’urgence et ceux à moyen et long terme, au niveau régional

 
-        Les Etats donateurs pour la Syrie doivent respecter leurs engagements pris lors de la conférence de Londres en février 2016, et débloquer les financements nécessaires aux besoins humanitaires des populations qui ne cessent d’augmenter.
-        Des moyens conséquents doivent être mobilisés pour la phase de post-urgence et de résilience pour la Syrie et la région. Les Etats doivent rapidement mettre en œuvre le plan régional de résilience lancé en janvier 2017 à Helsinki où nous étions présents avec le  Syrian INGO Regional Forum (SIRF, basé à Amman, en Jordanie).
-        Alors que le Liban, la Jordanie et la Turquie accueillent près de 75% des réfugiés syriens, l’accueil doit être une responsabilité partagée par tous.
-        L’aide apportée doit se faire de manière transparente aussi bien pour la Syrie que pour la région, notamment dans les pays accueillant les réfugiés.