Haïti 3 ans après
 Poursuivre les actions pour améliorer durablement les conditions de vie des enfants séparés 

Mis à jour le 11/01/13

Le 12 janvier 2010, un séisme d’une rare violence frappait Haïti et laissait un pays profondément meurtri, avec plus de 200 000 morts, un million et demi de sans-abris, des centaines de milliers d’orphelins. La catastrophe est venue aggraver une situation déjà précaire dans le domaine de l’enfance, entrainant encore davantage de séparations et de trafic d’enfants.

3 ans après la catastrophe, la protection des enfants séparés reste une urgence. Les indicateurs liés à l’enfance en Haïti pointent tous vers le rouge et témoignent d’une grande vulnérabilité :

  • un enfant sur cinq ne vit pas avec sa famille biologique ;
  • plus de 30 000 enfants vivent dans 725  maisons d’enfants dans des conditions souvent précaires, alors même que 80% d’entre eux ont toujours au moins un parent vivant ;
  • 225 000 enfants seraient restaveks, enfants placés en domesticité et exploités (un enfant haïtien sur dix) ;
  • la capitale compte 3 380 enfants des rues, chiffre en constante augmentation ;
  • 7 599 enfants ont été victimes de trafic vers la République Dominicaine en 2010, chiffre certainement très en deçà de la réalité étant donné l’opacité du système.

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Présent en Haïti dès le lendemain du séisme, le Secours Islamique France a travaillé auprès de familles vulnérables déplacées, avec des maisons d’enfants et pour la réunification familiale. L’ONG reste mobilisée pour améliorer durablement les conditions de vie des enfants vulnérables. 

  • En 2010, le projet de soutien aux orphelinats de la commune de Tabarre, mis en œuvre grâce au cofinancement du Centre de Crise (Ministère des Affaires Étrangères) et de l’UNICEF, a permis d’apporter un appui global à 26 maisons d’enfants validées par l’Ambassade de France, à travers :  l’approvisionnement en eau potable, l’éducation des enfants et du personnel d’encadrement à l’hygiène, la construction et la réhabilitation des latrines et des dortoirs, l’appui alimentaire et l’appui scolaire. Plus de 2 800 enfants (1 400 enfants institutionnalisés et 1 400 autres en semi-internat) ont bénéficié directement du projet.
     
  • En Haïti, 3 ans après le séisme, 80% des enfants séparés ont au moins un parent vivant. La grande majorité des enfants séparés ont été abandonnés ou placés délibérément par leur famille d’origine, soit parce qu’elle n’est plus en mesure de prendre en charge l’enfant, soit  parce qu’elle est dans l’illusion que cette séparation offrira à l’enfant de meilleures conditions de vie. Conscient de cet état de fait, le SIF agit depuis 2011 pour replacer l’enfant au cœur de sa famille. D’octobre 2011 à  fin 2012,  plus de 260 familles et 1 000 enfants ont été directement bénéficiaires du projet « Lutte contre l’abandon d’enfants et les séparations familiales » (cofinancé par l’Ambassade de France, Islamic Relief Netherlands et l’UNICEF) à travers ses différents volets : l’appui aux familles par le renforcement de leurs capacités financières et matérielles, la réunification de 104 enfants avec leur famille ; le renforcement de capacités des maisons d’enfants de la commune de Tabarre via la formation du personnel encadrant en accompagnement psycho-socio-éducatif et la distribution de kits scolaires; et enfin la sensibilisation et mobilisation communautaire grâce à la collaboration des organisations de quartier.
     
  • Après deux premiers projets focalisés sur les orphelins, l'organisation mettra en œuvre, dès janvier 2013, un projet à nouveau soutenu par l’Ambassade de France. Afin de prévenir les causes de l’abandon cette fois, ce projet vise à renforcer la protection de l’enfance et la promotion des droits des enfants par une approche communautaire. A terme, 123 familles (et 476 enfants) développeront leurs potentiels pour satisfaire aux besoins de leurs enfants. 250 enfants en bas âge retrouveront un statut officiel grâce à la production de leurs extraits d’acte de naissance. Ainsi,  l’ensemble de la population sera sensibilisée et portera un nouveau regard sur les conditions d’existence des enfants et particulièrement ceux en situation de domesticité.

Le SIF prévoit également de se projeter vers le Cap Haïtien (nord du pays), région rurale régulièrement frappée par les ouragans et les cyclones et d’y apporter une réponse aux problématiques d’accès à l’eau et l’assainissement. Ce programme sera accompagné d’une action de préparation aux catastrophes afin de soutenir les populations dans l’anticipation des désastres en leur procurant des kits de base. 

 

- Cliquez ici pour télécharger le Communiqué de Presse :

" Haïti 3 ans après : protéger les enfants séparés de leur famille reste une urgence"

- Cliquez ici pour télécharger le Rapport :

" L'enfant à l'épreuve de la réalité haïtienne : Quelles actions pour lutter contre la séparation familiale et l'abandon ?"