ILS TEMOIGNENT 

 Mis à jour le 02/04/14

TERRITOIRE PALESTINIEN, CISJORDANIE

 

Elise RESLINGER, Chef de mission SIF en Cisjordanie, témoigne au sujet de l’autisme:

« Lors d’une session d’identification et de diagnostic à Jéricho, dans le cadre du programme "Protection et défense des droits des enfants ayant un trouble du spectre autiste", un enfant a été présenté comme étant un enfant autiste. Il vivait avec son oncle et sa tante et refusait de parler, d’où cette conclusion de la part de sa famille. En réalité, cet enfant était traumatisé depuis deux ans suite au meurtre de son père par sa mère.
Cette histoire souligne l’importance d’un diagnostic bien fait et peu de personnes peuvent le faire en Cisjordanie. Jusqu’à présent, des enfants avec des maladies mentales, traumatisés ou plus fréquemment sourds étaient considérés par leurs familles comme autistes et par conséquent en manque de soins adaptés. »

On estime à plus de 25 000 le nombre de personnes atteintes de troubles autistes en Cisjordanie. Ce projet a pour but d’enrayer la marginalisation et le manque de soin pour 135 enfants sur 3 ans et d’en dépister 12 000.

La première étape a permis de diagnostiquer les syndromes du spectre autiste pour une meilleure prise en charge. La deuxième consiste à offrir aux malades des soins adaptés et à travailler avec les parents qui doivent répéter des exercices thérapeutiques à la maison pour que leurs enfants puissent vivre de façon autonome.

Pour parvenir à ces résultats, le SIF met en place plusieurs activités - notamment des formations - pour les médecins et travailleurs sociaux, un suivi médical pour les enfants atteints et le développement d’un centre référent en matière de protection des enfants autistes en prenant le soin de transférer l’expertise aux ONG locales.

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Ces spots TV de sensibilisation à l'autisme ont été diffusés sur les chaînes palestiniennes.

 

TERRITOIRE PALESTINIEN, CISJORDANIE, NAPLOUSE

Youssef, 10 ans, se rend régulièrement au centre d’accueil d’enfant. Il nous décrit, sa famille, ses journées et ses activités.

Je m’appelle Youssef et j'ai un frère handicapé. Mon père est mort en allant au travail. Il a eu un accident de voiture avec un camion. On l’a emmené à l’hôpital et opéré mais il est mort. Ma mère a fondu en larmes et j'ai beaucoup pleuré pour lui, il était la seule personne qui prenait soin de nous et nous protégeait. J'ai été nommé d'après mon père. Le Ministères des Affaires sociales nous a donné de l'argent parce que nous sommes orphelins, mais cela n’était pas suffisant ; ma mère n’avait aucun moyen d’acheter tout ce dont nous avions besoin.

Ma mère m'encourage à travailler dur et me demande toujours de faire mes devoirs quand je vais jouer avec mes copains. J'ai eu 35 sur 40 pour l'épreuve d'arabe et elle était très heureuse. Elle m'a dit que si notre père avait été vivant, il aurait été heureux et fier de nous, et qu'il nous aurait offert un cadeau.

Je viens au centre pour l’aide aux devoirs et réussir mes études. Je veux pouvoir aider ma mère après avoir complété le lycée.

- Youssef pourquoi es-tu heureux dans le centre ?

Parce que je reçois de l'aide pour mes devoirs et qu’ils se concentrent sur moi pour améliorer mes notes. Comme ça, ma mère sera heureuse et fière de moi quand je serai à l’université.

- Que fais-tu dans le centre ?

Je joue avec mes amis.

- Et quoi d’autre ?

On nous enseigne les choses à savoir sur la santé et les parties du corps. J’aime bien ça car je veux être un médecin.

Je me suis amélioré dans toutes les matières à l'école, mes notes sont montées et j'ai appris comment respecter les gens, comment aider les pauvres et je remercie Dieu pour tout ce que j'ai.

- Est-ce qu’il y a des repas ici ?

Oui, nous avons des repas, mais je n'aime pas le poisson !

 

D'autres enfants nous ont livré leur témoignage.

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 Ce projet a été financé par l'Union Européenne.

 

Voir aussi :
Témoignages - Un don, une action, une histoire - Maroc
Témoignages - Un don, une action, une histoire - Inde