« JE SAIS QUE DES ENFANTS QUE J’AI VUS SONT DEJA MORTS »

Mis à jour le 06/06/14

Le Secours Islamique France s’est rendu au Tchad pour évaluer la situation des personnes qui ont fui les exactions en République Centrafricaine. Depuis décembre 2013, 115 000 personnes déplacées sont arrivées au Tchad.


Constat

Les besoins sont en priorité pour les personnes « déplacées». Les déplacés ou « retournés » sont des Centrafricains d’origine tchadienne mais qui ne peuvent pas demander le statut de réfugiés puisqu’ils ont des ascendants tchadiens. A leur arrivée dans les camps comme celui de Danamadja, près de la frontière, qui accueille 11 000 déplacés, ils ne reçoivent rien, pas même une bâche pour s’abriter.
Stéphane, responsable desk Urgences, qui s’est rendu sur place, témoigne : « Cela fait très longtemps que je n’ai pas vu une situation aussi horrible : faute d’abris, des familles, des bébés dorment sous les arbres et vivent à l’air libre. Les enfants ne peuvent pas guérir ni éviter les maladies. Ils n’ont plus que la peau sur les os et n’arrivent même plus à manger. Je sais que les enfants que j’ai vus sont déjà morts de malnutrition. Par manque de moyens, ces personnes meurent en attendant un secours qui n’arrive pas ou trop tardivement. Dans 2 mois, il sera trop tard. Les peuples nomades Peules et Bororo sont les plus mal en point, ils ont tout perdu : leur bétail, leurs enfants et souffrent encore des blessures infligées par les miliciens anti-balaka. »

 
Actions SIF prévues:
  • Construire 500 cases à base de brique en terre cuite, résistantes à la saison des pluies. Elles accueilleront les personnes déplacées les plus fragiles. Celles qui abriteront des femmes seules ou avec enfants auront une porte pour leur protection.
  • Distribuer 2 000 nattes pour ne pas dormir à même le sol, 2000 seaux et 2 000 bidons pour transporter l’eau et 2 000 récipients en plastique pour l’hygiène personnelle. Entre 8 000 et 10 000 personnes (selon les décès) pourront en bénéficier et ainsi survivre un peu plus longtemps.